Le temps passe vite mais les promesses pas.
Les faibles débuts du pouvoir Tshisekedi en 2019 jusqu’à l’épuisement de ses 5 ans de mandat restent dominer par des promesses pour la plupart non tenue.
Felix Tshisekedi pourrait avoir tout manqué sauf promettre des choses autant qu’il le pouvait parfois sans regarder sa montre. En campagne désormais pour un second mandat, le Président candidat à sa propre succession a du mal à s’expliquer sur ses promesses non tenues. Lorsqu’il est abordé dans ce sens par les électeurs il préfère esquiver ce côté sombre de son passé récent pour formule des nouvelles promesses qu’il tiendra peut-être. Mais pourquoi ne demande-t-il pas le temps aux populations pour achever les promesses déjà faites avant d’en formuler d’autres ?
La première promesse du président non tenue se promène avec lui dans sa suite. À Nairobi à la signature des accords du CACH il s’engage à soutenir la candidature de son colistier Vital Kamerhe en 2023. Nous y sommes et Tshisekedi est candidat à sa propre succession. Kamerhe qui ne dit mot comprend peut-être qu’il est difficile de faire tête à l’homme sur les épaules de qui repose les galons de chef d’Etat. Kamerhe a vu ses espoirs de diriger le pays s’en aller et a avale sa peine. Une autre promesse non tenue qu’il va falloir expliquer dans le fief électoral de Kamerhe ans le Kivu. Le Kivu ce même endroit où l’actuel Président avait dit accepter que malheur retombe sur lui s’il ne soutenait pas la candidature de Kamerhe comme président en 2023. Au Kivu où certains candidats du parti UNC de Vital Kamerhe ont choisi de placer l’effigie d’un autre candidat président Denis Mukwege dans leurs affiches de campagne plutôt que celle de Tshisekedi.
La plupart des chantiers patinent. La guerre à l’est n’a pas pris fin. Le Président voulait que sa présidence soit un échec s’il n’aura pas réussi à finir la guerre dans les 5 ans. Cinq ans après il blâme ses voisins pour l’échec de la promesse mais sans remettre en cause sa propre stratégie. La corruption n’a pas disparu mais elle s’en sort encore plus fort qu’auparavant. Certains proches du Président qui se voulait un réformateur se sont retrouvés tremper dans des affaires d’argent et la sanction n’a pas suivie comme le peuple l’a souhaité. L’argent parti n’est jamais retourné dans les caisses de l’Etat.
Le Président candidat à sa propre succession a plusieurs fois prononcé la phrase unité nationale mais a échoué à distribuer équitablement les opportunités disponibles entre les grandes régions ethniques du pays. A la fin de son mandat le Kasai sort en tête avec plus de gains en termes d’opportunités reçues. Au cours de ses cinq ans il a évoqué la lutte contre le tribalisme mais il n‘a pas fait assez pour s’assurer de l’équilibre géopolitique dans des nominations signées de ses propres mains. On peut dire dans une certaine mesure que la politique du pouvoir a contribué à ternir les rapports entre le Kasai et ses enfants avec les autres régions du pays.
La campagne du président Tshisekedi tente toutes les astuces pour faire oublier aux populations les promesses irréalisées. À Kinshasa des bus gratuits de campagne sont mis à la disposition des citoyens pour les conduire à leurs lieux de travail. Insignifiant pour couvrir les 5 millions de déplacement au quotidien dans la ville. Mais pendant 5 ans le Président candidat n’a pas réussi à mettre sur pied un système de transport public performant. Les déplacements des populations vers leurs lieux de travail jusqu’au retour à la maison sont un véritable casse-tête. Le train toujours au point mort. En 2018 alors candidat, Felix Tshisekedi affirmait qu’il a toujours été choqué de voir des congolais marcher à pied par manque de transport. En 5 ans il y a apporté aucun remède. Les populations de certains coins qui se réjouissent du transport gratuit savent aussi que le transport gratuit offert par la campagne électorale du président ne durera que trente jours. On tente de traiter la fièvre pour oublier mais on ne guérit pas le problème.
Les promesses c’est ce qui revient dans la bouche de l’électorat et cela genere un sentiment de dégout qui distancie les électeurs du président candidat a sa propre succession. Le président candidat doit peut-être trouver une autre recette pour séduire l’électorat. En pleine tournée dans Matadi celui-ci a affirmé que une fois réélu Président pour un second mandat le Congo organisera la coupe d’Afrique des nations. Problème : le Président ne sait pas que le pays n’aura pas de chance d’organiser de la CAN avant 2029 et il ne sera plus Président alors.
Un nouveau contrat entre le Président candidat à sa propre succession et le peuple sera difficile à obtenir tant que ce dernier n’aura pas de manière claire démontrer comment il compte réaliser ses nouvelles promesses. L’Oiseau perché