Par Chien de chasse
Jean-Marc Kabund est au centre de l’attention en République Démocratique du Congo après sa sortie médiatique controversée du 18 juillet dernier.
Dans ce point de presse destiné à afficher ses nouveaux couleurs politiques après des mois d’hésitation il ne s’est pas retenu de larguer les méfaits du régime sur la place public. Si certains appellent à ne pas prendre pour parole d’évangile les allégations de Kabund, d’autres pourtant estiment qu’il faut prendre au sérieux ses dénonciations car lui étant un fin connaisseur du régime actuel et l’un de ses artisans.
Dans la demarche de Kabund vers son autonomie politique totale une stratégie avait été élaborée et les temps choisi sans hasard.
Élu député sur la liste du parti présidentiel UDPS dont il a été le président par intérim, Kabund savait pertinemment bien que son départ du pouvoir occasionnerait de facto la perte de son mandat de député national. Ainsi pour palier à l’évidence, ce dernier va se saisir des bouleversements politique au cours des derniers moments de la coalition FCC CACH pour faire passer une réforme historique.
Pour se tailler une majorité au parlement Tshisekedi avait besoin de ravir des députés à Joseph Kabila. Mais jusque-là Kabila ne s’était pas fait des soucis car le mandat du député suivant les textes d’antan revenait à son parti politique. Toute défection d’un député entraînerait la perte de son poste au profit d’un de ses suppléants rester fidèle au parti. Afin de palier à ce blocage légal, une demande est alors introduite auprès de la cour constitutionnelle en interprétation du mandat du député. La cour qui est déjà contrôlée dans sa totalité par le pouvoir après un rude bataille avec le clan Kabila donne alors une autre connotation au mandat du député qui cesse d’appartenir au parti pour revenir au seul député. Ainsi le député est libre de changer des camps politiques sans perdre son fauteuil. Cette décision de la cour est irrévocable. Celle-ci permis donc à Tshisekedi de récupérer des députés appartenant à Kabila pour former son union sacrée de la nation. Kabund va se vanter d’être l’architecte de ce système. Mais une telle ingéniosité n’était pas sans arrière pensée.
Près d’une année après la mise en place de l’Union sacrée de la nation Kabund n’est plus en phase avec le Président congolais et il a décidé de prendre des ailes. Après qu’il a donné un point de presse très critique du pouvoir, le régime se retrouve alors coincer dans son propre jeu. Ce dernier sait qu’il resterait député aussi longtemps que la législature en cours fera sa route.
Sous le règne de Kabund entant que président à l’intérim du parti présidentiel UDPS, plusieurs groupuscules indépendants se revendiquant de l’UDPS ont prospéré. Ces groupes s’affirment comme étant des groupuscules de soutien à l’UDPS mais ils sont tous pilotes par des membres du parti. Ce sont des partis politiques au vrai sens du terme sans pour autant porter cette casquette officiellement. Comme tous les cadres, Kabund lui aussi en créé un qui porte le nom de Décision finale. Des gros moyens sont mis en jeu pour installer rapidement cette structure dans l’ensemble du pays. Kabund préside lui-même des réunions de cette structure. Mais au sein du parti présidentiel d’aucun ne semble s’en inquiéter. En 2020, des premières rumeurs paraissent accusant Kabund de préparer la sortie d’un parti politique. Des sources concordantes rapportent que ce dernier serait prêt à quitter le parti UDPS. Ces sources sont vites remises en question et l’affaire est étouffée. Mais Kabund est ambitieux et il voit déjà loin. Près de trois ans après le parti Alliance pour le Changement est promulgué par Kabund et ceci s’assoit sur les bases de la structures Décision finale qui disparaît de la scène.