Écarté de la CNDH par ses pairs, Paul Nsapu menace

En République Démocratique du Congo, les torchons brûles à la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), l’entité publique en charge de la promotion et de la protection des droits humains.

Les travailleurs de la CNDH ont été surpris par la détérioration rapide du climat de travail jeudi 31 août entraînant un vent de panique. Une jeep des policiers avec munitions est entrée dans l’enceinte du siège de la CNDH. Plusieurs agents notent le caractère étrange de cette incursion policière car l’enceinte du bâtiment qui a statut neutre est inviolable selon la loi.

Joint au téléphone par Tamtam News, l’un des Commissaires nationaux a dénoncé le fait que le Président tombé en disgrâce a fait déployer une jeep avec des policiers en son bord pour intimider les agents et cadres. La même jeep a ensuite empêché les commissaires d’accéder au bâtiment de la CNDH après la lettre du 30 août dernier ordonnant la démission avec effet immédiat de Paul Nsapu.

Le collègue Paul nous empêche d’accéder dans l’enceinte de la CNDH en faisant venir une police lourdement armée, c’est scandaleux. Aujourd’hui est un jour triste pour notre Institution. Les actes de l’ancien Président constitue un abus du pouvoir et une violation des droits de l’homme, a décrié l’un des Commissaires signataires de la démission avec effet immédiat de Paul Nsapu

Incapables de rejoindre leurs bureaux le jeudi 31 août, les Commissaires ont fait savoir que leur sécurité est désormais menacée. Paul Nsapu avait plutôt en plein cœur de la crise mi-août dans une décision dénoncée par les Commissaires, interdit l’accès dans le bâtiment de la CNDH des attachés de sécurité des commissaires, excepté le sien.

(…)tout acte pris par vous au nom de l’Institution à dater de ce jour est nulle et de nul effet, lisait la lettre de retrait de confiance du 30 août signée par les Commissaires.
Paul Nsapu s’accroche au pouvoir quoi qu’écarté de la CNDH par la majorité des pairs l’ayant porté à la tête de l’Institution.

Dans une lettre commune rendue publique le 30 août dernier, les Commissaries nationaux membres de la Plénière de la CNDH ont ordonné la démission avec effet immédiat du Président de cette Institution, qu’ils accusent de détournement depuis le mois d’Avril 2023 de 30% des fonds destinés à la CNDH; d’avoir proféré des menaces physiques et verbales à l’endroit des collègues Commissaires notamment à madame le Rapporteur adjoint de l’Institution. Il est reproché également au président écarté, une tentative de détournement de 385 000 000 FC pour payer une dette méconnue par la Plénière, la révocation irrégulière de près de 309 agents de la CNDH au mois d’Avril dernier ; l’absence d’un plan-programme cinq mois après sa prise de fonction et du trafic d’influence récurrent aux noms des autorités civiles et politiques.

Sans apporter des éléments contraires aux charges portées par les membres de la Plénière de la CNDH en son encontre, Paul Nsapu a tenté l’esquive le jeudi 31 août en accusant dans une lettre indirectement le Pouvoir Tshisekedi d’alimenter la crise contre le Bureau de la CNDH, après que celui-ci a diligenté une enquête indépendante autour de la mort de Chérubin Okende et le fait que le Bureau voudrait mettre sur pied une Mission d’observation électorale de la CNDH.

Faux, rétorque l’un des commissaires qui dénonce une énième tentative de diversion du désormais ex-President, visant à « détourner l’attention de l’opinion au moment où celle-ci attend de lui des explications quant à la destination de 30% des fonds de fonctionnement de la CNDH.» Les identités des sois disant Intervenants extérieurs doivent être connus, insiste-t-il catégoriquement.

Tamtam News

Related posts

RDC: une attaque meurtrière des ADF au village Ngoyi fait onze morts et de nombreux blessés

En RDC, le satisfecit du Gouverneur du Maniema après la reintroduction réussit des perroquets gris repris d’une contrebande

Arrivée en grande pompe des cadres du PPRD à l’Auditorat supérieur militaire où ils sont entendus (Exclusif)