La question relative à la tenue des élections générales dans le délai légal au regard des défis aux quels doit faire face la CENI plonge le commun de mortel dans l’équation entre l’organisation de ces scrutins ou soit le report de ces derniers.
Dans une tribune publiée ce jour Jean-Claude Masangu Mulongo, gouverneur honoraire de la banque centrale du Congo et acteur politique congolais incontournable craint que les contraintes évoquées récemment par la centrale électorale congolaise la pousse à aller au delà du délai légal malgré la volonté politique du gouvernement et du chef de l’État d’aller aux élections en 2023.
Car d’après certains experts en matière électorale, le processus d’enrôlement des électeurs pour les élections présidentielles et législatives peut prendre d’après les spécialistes jusqu’à 36 mois, c’est-à-dire de janvier 2022 à décembre 2022.
Dans ce délai constitutionnel, il faut s’en tenir aux élections des conseillers urbains, des bourgmestres, des maires et des chefs de secteur qui n’ont jamais été organisées au pays alors que leurs financements sont à la portée du budget national et que le nombre de villes, communes et entités décentralisées est limitée.
Face à cette réalité, Jean-Claude Masangu demande à la CENI d’abandonner la mutualisation avec l’ONIP, le BCR et l’INS car elle ne peut que retarder davantage et à coup sûr la tenue des élections.
Par contre, la réforme de la loi relative à l’état civil doit nécessairement être débattue et votée à la session parlementaire du 15 mars 2022 pour permettre à l’ONIP de faire pleinement son travail mais pour le prochain cycle électoral de 2028/29
Quant aux délais d’organisation des élections prochaines, ceux-ci sont de toute évidence courts si pas très / trop courts. Quand bien même la volonté politique d’aller aux élections est bel et bien affichée, il faudrait la concrétiser par un réel accompagnement sur les plans juridique, technique et opérationnel, financier, sécuritaire et sanitaire
Il recommande par ailleurs à l’Assemblée Nationale de se faire violence au cours de la session de mars 2022. Que la CENI fasse preuve d’imagination sur le plan technique et opérationnel. Que ceux qui ont en charge les finances publiques fassent aussi preuve de créativité et d’anticipation. Et enfin, que la classe politique dans son ensemble ainsi que la société civile intériorisent que l’organisation d’élections crédibles, démocratiques, transparentes, inclusives, apaisées et non entachées d’irrégularités est tout aussi importante que le respect des délais constitutionnels et légaux. Pour s’accorder, faut-il organiser une table ronde
Lionel Kioni