Accueil » Felix Tshisekedi, un prophète mal compris ? Le marasme de l’ère Mzée Kabila pèse à nouveau sur la RDC

Felix Tshisekedi, un prophète mal compris ? Le marasme de l’ère Mzée Kabila pèse à nouveau sur la RDC

par L'Oiseau perché
0 comments

Tout semble se compliquer en République démocratique du Congo depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi en 2019. La situation la plus critique demeure la guerre réactivée dans la partie Est de la RDC qui menace directement l’intégrité territoriale du pays.

Les manoeuvres ayant conduit à l’accession de Tshisekedi au pouvoir et les événements qui ont suivi ressemblent en tout point au scenario qui a vu Laurent Désiré Kabila prendre le pouvoir en 1997. Les deux moyens d’accession au pouvoir par les deux hommes d’Etats peuvent être resumé par le mot  » coup d’Etat », le premier étant militaire et l’autre politique. L’autre ressemble se situe au niveau des acteurs qui sont restés les mêmes stakeholders, entre 1997 et 2018. Le modus operandi est resté le même et les mêmes causes a conduit aux mêmes effets. Plutôt que de penser à une forme de gourmandise politique entant que motivation ayant conduit à leurs prises du pouvoir, il faut penser que les deux hommes d’Etat Felix Tshisekedi et Laurent Désiré Kabila perçoivent le même danger en avant quand l’offre leur a été présentée. Dans une forme de quiproquo bien organisé, c’est à prendre ou à laisser. Laisser n’étant pas sans consequences. En cas de refus par Tshisekedi de prendre le pouvoir sous ces conditions, l’ancien Président Kabila n’allait pas hésiter de proclamer Shadari, son dauphin, comme étant le Président de la République élu, au grand dam du peuple congolais.

L’intérêt pressant de Joseph Kabila de remettre le pouvoir à une personne consentante, avec laquelle il signe des accords obscures mérite d’être interrogé, comme le ralliement de la plus part de ses plus proches dont Nangaa aux combattants pro-rwanda du M23.

L’intention de Joseph Kabila de contrôler le pouvoir au-delà de ses deux termes au pouvoir semble s’éloigner de ses intérêts personnels. Felix Tshisekedi a certainement fini par comprendre que l’ancien Président en voulait toujours plus. Loin d’imaginer qu’il soit la marionnette de Kabila, comme l’avait pensé à une certaine époque ses critiques les plus acerbes, Felix Tshisekedi a su affirmer ses traits de caractère et a réussi à dire non à certaines demandes. Il serait, par exemple, inconcevable la creation d’une province contrôlée exclusivement par les tutsi en RDC alors que le pays compte plus de 400 ethnies qui cohabitent depuis plusieurs siècles. Il serait inconcevable qu’une minorité puisse avoir son propre agenda en termes de placement dans la société, d’avancement en grade, et qu’elle tente de l’imploser à tout le reste sans tenir compte du principe de l’égalité de chances. Le Congo ne saurait être contrôlé par l’ethnie tutsi à lui seul. Le Congo est trop grand pour devenir un proxy Etat du Rwanda. Ces demandes qui n’ont pas connu de suite favorable à l’époque de Laurent Kabila ne pouvait certainement pas être réalisées avec Tshisekedi, la marionnette qu’on lui pensait être. Ça restera clair dans la tête de Tshisekedi qu’accepter pareilles demandes sera un élément précurseur de la balkanisation du pays.

Pour Tshisekedi, il n’était pas question de prendre le pays en otage ou de faire jouer sa personne le rôle de celui qui agi contre les intérêts de ses frères et soeurs. Il ne voulait pas être celui par lequel le malheur du congolais passera, et moins encore il ne voulait tenter d’utiliser son aura politique pour manipuler les sentiments des congolais afin de les convaincre d’accepter l’impensable pour satisfaire Paul Kagame. Ce refus de Tshisekedi qui tourne mal a amené le Rwanda a réarmé ses gendarmes dans les Grands-Lacs, le M23, en y déployant toute son énergie pour tenter d’obtenir par la force ce qu’il ne pourra obtenir par la voie des négociations. Comme en 2001 et 2013, Kagame s’organise pour faire le troc de la force contre la paix.

Le depart de certains proches de Joseph Kabila dont Nangaa pour se joindre à cet appel du Rwanda et le retrait de Joseph Kabila de la circulation en se réfugiant en Zambie après que les premiers éléments de son rôle dans la rebellion aient été rendu public disent long sur ce qui se passe actuellement. Au-delà de simples considerations politiciennes, les congolais doivent avoir connaissance de ces faits pour prévenir que le passé ne revienne et afin d’éviter que suite à leur relâchement occasionné par la manipulation médiatique du Rwanda, une répétition de l’histoire de Laurent Désiré Kabila. Le peuple congolais est justement à l’heure où il doit entourer son dirigeant en mettant de côté les divisions internes pour faire barrière à l’envahissement du Rwanda. Le Président Tshisekedi doit, pour sa part, se méfier de se laisser emporter dans des débats tels que le changement à-tue tête de la constitution exploité par l’entreprise médiatique du Rwanda avec ses lobbies pour affaiblir ses soutiens en interne et à l’étranger. Le Président Tshisekedi doit mettre un terme à ce débat pour se concentrer a l’effort de guerre en unissant le pays autour de lui. Il lui sera difficile de manager les divisions internes et les attaques extérieures en même temps. L’Oiseau perché

Vous aimerez peut-être aussi

Leave a Comment

About Us

Latest Articles