Grands-Lacs: Tshisekedi réconcilie deux ennemis qui reviennent pour le hanter ensemble

Par L’Oiseau perché

La situation sécuritaire en République Démocratique du Congo est entrée dans une phase délicate avec les succès militaires de la rébellion du M23.

Plusieurs villages sont tombés les mains de la rébellion appuyée par l’armée rwandaise avec y compris la cité stratégique de Bunagana frontalière avec l’Ouganda. Depuis le début de l’offensive l’armée congolaise utilisait Bunagana comme arrière stratégique leur permettant de faire face aux rebelles depuis les collines surplombant la cité. Les forces congolaises comptaient sur le sérieux de l’Ouganda officiellement partenaire de l’armée qui on croit ne laisserait pas son territoire aux rebelles pour les prendre par derrière. La chute de Bunagana aux mains des rebelles du M23 qui traversent depuis l’Ouganda pour attaquer par derrière les positions de l’armée congolaise jusqu’à les neutraliser va allumer des lampes rouges à Kinshasa. Des sources militaires lâcheront alors que Kampala a poignardé le Congo sur le dos.

Pourtant, le fils du Président Museveni le Général Muhoozi Kainerugaba n’avait de cesse de rappeler dans le réseau social Twitter, quelques jours avant l’assaut décisif du M23, que son armée allait appuyer les rebelles qui combat pour le sort de la minorité tutsi-hima.

Après cet assaut décisif un accord de coopération militaire est passé à la va-vite entre l’Ouganda et le Rwanda qui décident se combattre ensemble au cas où la RDC entrerait en guerre contre Kigali. A ce moment-là c’était évident que là où Kinshasa pariait sur un accord militaire signé avec Kampala pour combattre les ADF comme gage de fraternité, l’Ouganda et le Rwanda elles ont parié sur l’ethnie qu’ils ont en commun.Mais les relations entre les deux pays Kampala et Kigali n’ont pas toujours été rose.

Kampala a joué un rôle décisif dans la prise de Kigali en 1994 par les forces rebelles de FPR dirigées par Paul Kagame contre le gouvernement de Juvenal Habiarimana. Kagame lui-même sert dans l’armée ougandaise jusqu’au grade de colonel après l’arrivée au pouvoir de Museveni. Une fois les deux vieux amis sont au pouvoir les inimitiés n’ont pas tardé à s’afficher se formant notamment autour des minerais du Congo. Pendant la guerre du Congo qui oppose l’armée congolaise avec l’appui de certains États amis à ces deux pays hostiles les discordances naîtront entre Kigali et Kampala. Une guerre de six jours dans la ville de Kisangani en RDC opposant les deux armées font des morts et des dégâts aux proportions incalculables.

Les trois dernières années avant l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi les relations entre les deux pays étaient tendues. Les frontières terrestres entre les deux pays sont restées fermer depuis lors. Parmi les premières actions de Félix Tshisekedi au pouvoir il s’adonne d’arrache-pied à la réconciliation entre Paul Kagame et Yuri Museveni. Les discussions ont lieu à Luanda et l’homme de Kinshasa assure la médiation qui finit par réconcilier les deux vieilles amies-ennemies. Pour Kinshasa le succès de ce processus de réconciliation allait cimenter l’influence du Président nouvellement élu dans la sous-région des Grands-Lacs. Faux calcule.

Les deux amies-ennemies reviendront plus tard pour le hanter ensemble en jouant sur le code ethnique. La cité stratégique de Bunagana tombe aux mains des rebelles rwandophone du M23 avec l’aide de l’armée ougandaise. Si pour Kinshasa c’est un sentiment de trahison de toutes parts pour ces derniers ils se réjouissent de faire de tirer profit d’un dénouement heureux de leur mésentente au grand dam de la survie de l’arbitre.

Un courrier pour Tamtam News de la part de L’Oiseau perché

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