Par L’Oiseau perché
Le Président russe Vladimir Poutine s’était montré très optimiste au cours de sa première rencontre avec le Président Félix Tshisekedi, à Sochi en 2019.
Pour l’occasion, le Président russe avait aménagé un confort digne de prince pour accueillir Félix Tshisekedi. Ce dernier va même le reconnaître plus tard dans son allocution. Vladimir Poutine avait vu dans cette rencontre une occasion de resserrer les liens avec le Congo, et cela loin des interférences des occidentaux.
Parlant des relations entre nos deux pays, je puis vous dire que nous considérons la RDC comme étant l’un des nos partenaires les plus prometteurs en Afrique., dira Poutine à Félix Tshisekedi avant d’ajouter : Les relations entre la RDC et la Russie sont constructives et elles sont basées sur le respect mutuel.
Félix Tshisekedi pour sa part affiche une volonté apparente de prendre cette main tendue de la Russie. Il y va même jusqu’à reconnaître le rôle joué par la Russie dès sa prise de fonction entant que Chef d’État en plein coeur de la controverse suscitée par la promulgation des résultats de la présidentielle.
Monsieur le Président, je suis convaincu que votre visite en Russie permettra d’accroître nos liens dans tous les domaines, réitère Poutine à son homologue congolais.
En prenant la parole, à son tour, le Président congolais Félix Tshisekedi commence par exprimer toute sa reconnaissance vis-à-vis d’une Russie venue au chevets des congolais dans toutes les batailles depuis 1960.
Monsieur le Président, je tenais à vous remercier en personne, car vous avez été le premier leader au monde à me présenter des félicitations après mon élection. Ceci permet de confirmer comme vous l’avez dit tantôt, vous avez été avec nous depuis les premières heures de notre indépendance, et cela est aussi la preuve que vous n’arrêterez pas de nous soutenir., lance Félix Tshisekedi.
Visiblement ce fût une rencontre empreinte de modération et des bonnes intentions. On peut imaginer qu’à ce moment Poutine croit déjà à un reset dans les relations russo-congolaises. À Félix Tshisekedi de poursuivre: J’aimerais vous remercier pour tout vos efforts à l’ONU en notre faveur. Car à chaque fois que le Conseil de Sécurité passe en revue des situations, la Russie a toujours soutenue la position de notre pays. Notre souhait c’est de voir cela pouvoir se poursuivre. Et c’est pourquoi nous sommes en Russie aujourd’hui. Nous voulons mettre un accent sur les relations entre nos deux pays.
Tout semblait être bien partie entre les deux pays et les deux chefs d’Etat.
Finalement l’espoir affiché par Vladimir Poutine va se révéler vain puisque la main du côté congolais ne suivra pas après le retour à Kinshasa de la délégation. Défaut de stratégie.
La RDC de Tshisekedi va, au contraire, botter en touche cet espoir pour se rapprocher encore plus des américains suivant des promesses parfois fallacieuses de l’ancien ambassadeur américain à Kinshasa. La mission de l’ambassadeur claire. C’est d’arriver à repositionner son pays dans cette crise de confiance entre Tshisekedi et l’Occident. Il promet monts et merveilles au Président congolais, pour zéro résultats. Investisseurs à venir, sécurité, appuis diplomatiques, etc. A peine le Président congolais s’en rendra compte, que l’Ambassadeur, lui, a déjà achevé son mandat en RDC. Mission accomplie.
Pendant ce temps cherchant à témoigner sa loyauté vis-à-vis de l’occident, la RDC votera à deux reprises contre les intérêts russes aux Nations-Unies alors que le pays avait une autre option de s’abstenir au regard de son appartenance historique au bloc des pays non-alignés.
En mai dernier, le Rwanda a démarré une offensive militaire contre l’est de la RDC arment des rebelles rwandais du M23. Face à cette situation la RDC est à la recherche des appuis et n’en reçoit aucun dans le bloc occidental. Le bloc semble être entre le marteau et l’enclume car étant le gardien du Rwanda depuis 1994. Il laisse libre court au Rwanda au grand dam de la RDC. Résultat : des milliers des morts et des dizaines des milliers des déplacés internes. Le ministre congolais des affaires étrangères à rencontré au mois de juin l’Ambassadeur russe en poste à Kinshasa pour solliciter l’appui de la Russie. Diplomatiquement une demande ne se refuse pas. L’Ambassadeur s’arrête alors à dire que cette demande ferait l’objet d’une évaluation par le Kremlin.
Il est important de signifier que Vladimir Poutine est alors à ce moment-là non seulement la première grande puissance à avoir reconnu et soutenu la victoire controversée de Félix Tshisekedi mais aussi elle est la première grande puissance à recevoir Félix Tshisekedi et à s’afficher avec aux yeux du monde. Quoi attirer la curiosité du bloc occidental qui jusque-là refuse inexorablement de recevoir le nouveau Président congolais.