L’un des piliers de l’économie congolaise, la Générale des carrières et des mines, la plus grande société minière au pays n’a pas fait l’objet d’une gestion parcimonieuse et orthodoxe durant plus de deux décennies.
Des centaines de millions de dollars américains ont échappé au contrôle du trésor public au bénéfice des individus ou particuliers selon un rapport détaillé de l’inspection générale des finances rendu public ce samedi 4 juin après plusieurs mois d’audit de cette société publique sur une période allant de 2010 à 2020.
Dénommé » Rapport Explosif de la Gécamines », ce document de 9 pages relève une serie d’irrégularités et de dysfonctionnements restés secrets durant plusieurs années.
Le chiffre d’affaires réalisé par les partenaires de la gecamines 2012-2020 s’élève à $35 milliards. La gecamines n’a reçu que $564 millions en terme de royalties, selon ce rapport de l’IGF sous la houlette de l’inspecteur général chef de service, Jules Alingete.
Sur les avances de la gecamines à l’État de $591millions, $413 millions sont introuvables et
sur $175 millions de pas de porte du contrat chinois, $175 millions introuvables.
Sur un total des revenus de 1,9 milliard, seuls $57 millions ont servi à l’outil de production de la gecamines.
Alors que la dette juridique était de $44millions en 2020, la gecamines a payé 2016-2020, $97millions pour les honoraires des avocats.
En 1996 Gecamines avaient 45% de parts sociales à la TFM (plus grande mine), elles ont été réduites à 17,5% en 2005.
En 2000 la gecamines avait des réserves de :
– 35,3 millions tonnes Cuivre
– 3 millions tonnes de cobalt.
En 2021 elle n’a plus de réserve disponible en Cuivre 9,3 millions et 1,4 million cobalt.
Au regard de tous ces chiffres sus-évoqués, ce rapport conclut » Nous avons été dirigés par les extraterrestres qui n’en avaient rien à foudre avec le Congo ».
Ce contrôle avait été engagé en septembre 2021. Quelques mois plus tôt, Félix Tshisekedi avait fait part de son intention de renégocier les contrats miniers signés pendant les deux mandats de son prédécesseur, Joseph Kabila. Cette initiative avait jusque-là débouché sur un état des lieux du » contrat du siècle » signé avec la chine en 2008. Mais l’actuel président affirmait vouloir qu’un examen plus global du secteur soit également réalisé.
Lionel Kioni