L’opinion congolaise est restée sans mots après que la Mission onusienne au Congo a confirmé un incident grave impliquant des casques bleus à Kasindi. Les casques bleus membres de la Force de la Brigade de la Monusco ont ouvert le feu sur des civils tuant deux parmi et faisant 15 blessés au total.
Qu’est-ce qui s’est passé avant et après la fusillade ? Tamtam News vous relate le déroulement de l’événement.
Qui sont les casques bleus ?
Les casques bleus impliqués dans la fusillade appartiennent au contingent Tanzanien de la Monusco. Ils font partis de la Force de la brigade de la Monusco aux côtés des deux autres contingents malawites et sud-africains.
D’où sont ils venus ?
Les casques bleus auteurs de la fusillade revenaient d’un congé en Tanzanie, leur pays d’origine. Ils ont pris au retour le vol de Entebbe, Ouganda, pour ensuite prendre la route de Kasindi où ils doivent rejoindre la Force de la Monusco.
Qu’est-ce qui s’est passé alors ?
Une fois à la barrière de Kasingi, les FARDC commis à la garde de ce poste frontalier ont demandé au contingent de rebrousser chemin pour des raisons de sécurité car parcourir la route Kasindi avec des insignes de l’ONU serait incertain après les tensions anti-monusco qui ont fait quatorze morts (dont trois casques bleus) et une cinquantaine des blessés. Les casques bleus Tanzaniens résistent à cette proposition des FARDC et refusent de rebrousser chemin. Un lapse de temps aura suffit pour entendre des coups de feu retenir provenant des casques bleus. Ils tirent en désordre contre la foule. Deux congolais meurent sur le champ et 15 autres sont blessés grièvement.
Qu’est-ce qui a suivi la fusillade ?
Pendant ce temps, les images de ces casques bleus peu hors du commun sèment le doute dans les esprits . Ils ont une tenue informelle qui n’est pas attribuable à l’ONU. Pourtant, ils sont équipés du matériel militaire de la Monusco. Certaines sources pensent à une opération sous-couverture des rebelles ADF ougandais pour mener une attaque grandeur nature contre Béni. D’autres par contre jugent qu’ils s’agit des éléments de la Monusco. Plus le temps passe l’incertitude grandit. Côtés autorités congolaises et Monusco c’est un silence radio. L’armée non plus ne communique pas sur l’événement.
Un premier communiqué de la Coalition Citoyenne pour le Congo signé par son Président Richie LONTULUNGU, déplore les incidents et apporte de l’éclairage dans l’affaire. La Coalition fustige un usage disproportionné de la force contre des citoyens inoffensifs par la Force de la Monusco. Ce mouvement attribue les tirs meurtriers aux casques bleus Tanzaniens et exige que les auteurs soient mis en état d’arrestation, ouverture d’une enquête et des poursuites judiciaires.
Plus d’une heure suivant cette déclaration de la Coalition Citoyenne pour le Congo la Monusco réagi.
Dans un communiqué la Mission onusienne confirme les événements et regrette un incident grave dans lequel sont impliqués ses éléments de la brigade de la Monusco ayant fait des morts et des blessés. La Mission onusienne accède à la demande de la Coalition Citoyenne pour le Congo et annonce l’arrestation des casques bleus impliqués dans la fusillade et l’ouverture des enquêtes.
Un deuxième communiqué de la Coalition citoyenne pour le Congo, signé par son Président Richie LONTULUNGU, accueille les mesures prises par les autorités de la Monusco et promet de suivre le dossier jusqu’à un procès contre les auteurs de la fusillade. La Coalition citoyenne pour le Congo appelle ainsi au calme et à la retenue pour permettre une normalisation de la situation.
La consternation
Dans les têtes des congolais c’est désormais clair mais des questions persistes: pourquoi ont-ils choisi de tirer alors qu’ils n’étaient pas en danger ? pourquoi ont ils choisi de prendre la route sachant qu’il y avait des tensions sur ce tronçon ? Pourquoi ont-ils pris des armes alors qu’ils étaient en congé ? Est-ce une provocation ? Est-ce une tentative pour venger les casques bleus tués ?
Dans un communiqué, le Gouvernement congolais a condamné les évènements malheureux et a appelé à prendre des sanctions sévères contre les auteurs des tirs. Le gouvernement a aussi annoncé que le contingent Tanzanien ne ferait plus partie de la Monusco. Tamtam News