RDC: combien de temps Felix Tshisekedi tiendra-t-il dans la course à la présidentielle ?

En République Démocratique du Congo, la course à la présidentielle se poursuit de manière rude. Les  candidats majeurs se distinguent déjà: Félix Tshisekedi, Moise katumbi, Martin Fayulu et Mukwege.

Les trois autres candidats majeurs affinent leur stratégie pour contenir le Président congolais sortant Félix Tshisekedi. Même si ces derniers n’ont pas encore convenu sur un candidat commun de l’Opposition l’équation s’annonce de plus difficile pour le Président.

Jusqu’à quelques semaines en arrière encore certains soutiens du Président espéraient la mise à l’écart de quelques candidats majeurs en se référant à des procédures judiciaires complexes. L’ex-gouverneur Moise Katumbi serait mis à l’écart en exploitant les doutes existants sur sa nationalité congolaise, l’ex-premier ministre Matata Ponyo poursuivi dans l’affaire des détournements de fonds du projet Bukanga Lonzo serait condamné ou encore, Franck Diongo poursuivi pour des faits d’insurrection allait connaître sa sentence. Cette mise à l’écart de ces candidats ne s’est pas produite. Des soupçons concordants renseignent que le Président candidat à sa propre succession s’est investi personnellement pour que leur validation entant que candidats présidents de la République au niveau de la CENI, puis à la Cour Constitutionnelle soit effective. On ne sait pas dire si pareils soupçons sont vrais mais si ce serait véridique pourquoi le Président Tshisekedi s’engagerait-il autant en faveur de ses adversaires ?

Dans l’opinion publique l’acceptation des candidatures de certains candidats soit disant problématiques a été perçue comme un signe de décrispation politique. Mais Tshisekedi avait-il peut être d’autres attentes qu’ils n’a pas réussi à obtenir ? Le Président croirait-il peut-être qu’en sauvant Matata Ponyo de justesse de la menace d’inculpation dans le procès bukanga Lonzo que ce dernier se saisirait de cette bienfaisance pour lui apporter son soutien ? Ou croirait-il peut-être que pesant de son poids pour que Moise Katumbi soit retenu comme candidat que ce dernier lui renverrait la main ? Ou encore croirait-il qu’en rendant à Franck Diongo la liberté face à son inculpation prévisible que ce dernier allait revoir ses aspirations à la baisse?

La validation de ces candidats, normale pour une frange de l’opinion, cela ne les a pas amener à ralentir les pétales car au contraire fort de leurs libertés reconquises avec leur maintien dans la course à la présidentielle, un bloc hostile à Tshisekedi est né. L’ex-Président de la CENI Corneille Nangaa opposant à Felix Tshisekedi est le dernier à apporter un soutien à la candidature de Katumbi. Cette Coalition est rejoint peut-être sous silence par le camp Joseph Kabila qui selon les rumeurs ne pari plus que sur l’élection de Moïse Katumbi en cas de tenue effective de l’élection pour mieux refaire les choses après. Le camps Kabila son influence ne s’arrête pas qu’au niveau politique.

Les alliances qui se forment contre Felix Tshisekedi pourrait constituer pour le Président un paquet difficile à contenir à voir l’encrage politique régionale que celles-ci représentent. Si le Président Tshisekedi a réellement milité au profit du maintien des candidats ci-haut évoqués doit-on dire qu’il s’est tiré une balle au pied? Peut-être pas.

Combien de temps Félix Tshisekedi tiendra-t-il encore avant d’appeler à des pourparler politiques pour essayer de se maintenir au pouvoir en attendant une reconfiguration du paysage politique ne sa faveur ?

Pourtant, les opposants politiques ont milité indirectement pour cette option jusqu’à la dernière minute. Nombreux parmi les opposants ont fustigé que le Président de la CENI Denis Kadima ait transformé la rencontre entre les candidats Présidents du 13 novembre dernier en une seance pédagogique sur les matières électorales alors que les candidats voulaient un huit clos pour essayer de trouver un compromis quant à la poursuite du processus électoral face aux irrégularités constatées. L’un des candidats majeurs Martin Fayulu avait pris la parole seance tenante pour mettre en avant cette déception. Les candidats ont réitéré cet appel le 15 novembre dans un communiqué à un soixante douze heures du debut de la campagne électorale.

Félix Tshisekedi n’a-t-il pas saisi le message à temps? A-t-il pas bien discerner la balle que lui tendait les opposants? Le paysage politique qui s’offre désormais n’est-il pas plus dangereux pour lui? Tshisekedi saura-t-il gérer la contestation électorale en cas de sa reconduction par la CENI en sachant qu’il a affaire avec une collation aux ramifications pas que politique? Est-il possible pour lui de gagner une élection dans un tel environnement ?

Est-ce possible de stopper le processus électoral à ce stade ?

Quelques experts estiment que l’arrêt des élections seraient un faux pas qui pourrait amener à faire beaucoup de concessions notamment dans l’affaire de la guerre à l’est du pays contre les combattant pro Rwanda du M23 qui ne manquent pas des gens au sein de la classe politique pour faire écho de leurs revendications. Cet avis est partagé par certains soutiens du Président Tshisekedi qui pensent que le Chef de l’Etat doit s’offrir un nouveau mandat en décembre pour continuer dans l’elan qu’il a pris. Pour ces derniers tenir les élections en décembre quelque soit l’environnement est aussi question de survit politique pour le Parti UDPS de l’opposant historique Etienne Tshisekedi actuellement au pouvoir et qui a milité pendant 32 ans pour la démocratisation du pays. Une autre frange d’experts pensent que Tshisekedi serait en train de préparer sa sortie politique pour se mettre à l’abri en cédant le pouvoir à Martin Fayulu, comme pour réparer le péché du présumé vol électoral survenu en 2018. Selon cette opinion Felix Tshisekedi tentera de se racheter la crédibilité auprès de l’opinion publique pour rebondir plus tard. Martin Fayulu serait dans ce cas la pièce maitresse du puzzle électoral en cours.

Une nouvelle opinion qui a commencé à émerger pensent que Felix Tshisekedi va se saisir de l’enjeu sécuritaire pour stopper l’avancement du processus électoral. Ce serait en declarant l’état de guerre après les menaces brandies dernièrement par les dirigeants du M23 de l’autodétermination des territoires qui se trouvent sous leur contrôle. Dans ce scenario des pourparlers politiques seraient organisés et un gouvernement d’union nationale sera mis en place avec l’entrée au pouvoir des opposants. Une commission sera mise en place pour proposer des reformes électorales à une assemblée constituante. Mais il est à craindre qu’une telle procedure face appel à beaucoup d’autres d’intervenants y compris l’armée.

Plus le paysage électoral congolais va continuer à s’assombrir les hypothèses d’un revirement électoral restent possibles.  -L’Oiseau perché

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