La Commission Nationale des Droits de la RDC a rendu public son rapport d’enquête sur le travail des enfants dans les mines du cobalt en République démocratique du Congo.
Dans document de 54 pages la CNDH revient sur les aspects de sa mission d’enquête qui consistait à vérifier les allégations relatives à la présence persistante des enfants dans les sites miniers artisanaux de cobalt, l’identification des individus ou réseaux illicites de recrutement des enfants pour les utiliser dans les sites miniers, ainsi que l’évaluation externe des résultats des projets financés entièrement ou en partie par l’Etat congolais pour éradiquer la présence des enfants dans les mines.
Au premier volet du travail, la CNDH dit avoir constaté que le travail des enfants dans les mines du cobalt de Haut-Katanga et Lualaba est en voie de disparition. Cet argumentaire est soutenu par l’absence des enfants dans les sites miniers. Aucun enfant n’a été aperçu dans les différents sites miniers au cours de la période de l’enquête conduite du mois d’avril à août en 2024. La CNDH reconnaît les contributions significatives de l’Etat dans la réduction du phénomène à travers son mécanisme d’intervention le Projet d’Appui au Bien-Être Alternatif des enfants et jeunes impliqués dans la chaîne d’approvisionnement du cobalt (PABEA-Cobalt). Plus de 3/4 des personnes clés et des groupes de discussion dans les deux provinces ont soutenu la même chose. Le rapport cite notamment les patrouilles de la SAEMAPE, ainsi que les critères stricts de retrait des permis d’explorations en cas de travail des enfants, comme étant des leviers importants permettant de dissuader toute présence des enfants dans les mines du cobalt.
Au volet de l’identification des individus ou réseaux potentiels de recrutement des enfants pour travailler dans les sites miniers du cobalt, la CNDH a trouvé dans les deux provinces des indices sérieux qui renvoient à l’existence par le passé des réseaux illicites de trafic d’enfants vers des sites miniers artisanaux de cobalt. Communément appelés des «supporteurs», la CNDH a découvert que ces personnes ont recruté des enfants pour les faire travailler dans les sites miniers pour leur compte souvent pour des sommes modiques. Elle a recommandé à l’Etat d’ouvrir une enquête judiciaire approfondie pour établir des responsabilités.
Dans le volet de l’évaluation externe des projets financés entièrement ou en partie par l’Etat congolais pour lutter contre le phénomène, le PABEA Cobalt sort du lot avec des réalisations perceptibles dans les deux provinces de Haut-Katanga et Lualaba. L’enquête de la CNDH révèle qu’un total de 16.845 enfants (filles et garcons) ont été identifiés dans les mines et sites miniers artisanaux de cobalt en fevrier 2022 et sur ce nombre 13.587 enfants ont été retirés et bénéficient de la prise en charge sociale (scolarite, psychologique, enregistrement a l’etat civil, sante).
Dans la série de recommendations formulées, la CNDH préconise la mise sur pied d’un dispositif permanent des droits de l’homme pour contrer efficacement toute présence des enfants dans les mines du cobalt. Tamtam News