Par L’Oiseau perché
Le scandale des jeeps de luxe offerts aux députés et sénateurs ayant adhéré fraîchement à l’union sacrée par le Président de la République taraude toujours les esprits.
De par ce geste, le chef de l’Etat avait été accusé de faire un achat des consciences ou de tenter de maintenir la loyauté des députés par coup des billets de banque. Unique justificatif pour cet excès du pouvoir: “les parlementaires ont besoin des meilleurs conditions de vie, avait dit le président”.
Dans l’opinion, les congolais qui peinent à mobiliser moins de 2 dollars au quotidien avait crié à un scandale, à la distribution de la richesse entre les politiques. Le pouvoir a eu beaucoup de mal à s’en sortir.
Tantôt, il s’installait des contradictions entre le président de l’Assemblée nationale, son collègue du sénat et les services de la présidence autour de la nature de ce don. Pour tenter de calmer la tempête le président de l’assemblée nationale était revenu sur ses dires de départ en affirmant qu’il s’agissait d’un emprunt accordé aux députés: faux, des députés de l’opposition avaient rejeté cela en affirmant que les députés n’ont passé aucune commande des véhicules à crédit. Pour solidariser avec l’opinion certains députés avaient choisi de rejeter cette offre du chef de l’Etat.
Au niveau des critiques du Président congolais, place au calcule. Car comment comprendre que le chef paie 750 jeeps de luxe au prix de 55000 dollars l’unité en don personnel ? Il n y a-t-il pas des priorités de gouvernance qui nécessitent cet argent ?Le pouvoir congolais était alors accusé de rendre les riches beaucoup plus riche et de ne pas se soucier du sort des pauvres. Ce qui est un mauvais précédent.
Le mardi 1er août 2022, le chef de l’Etat congolais a fait un don de 80 véhicules 4×4 aux professeurs émérite du pays. D’autres lots arriveront prochainement pour les autres professeurs d’université.
Aux yeux des analystes ce don, pourtant placé sous le signe de la générosité du chef de l’État, n’en est pas une. Il s’agit visiblement d’une tentative politique visant à normaliser un mauvais précédent et à disculper un scandal que reste le don des véhicules de luxe aux députés et sénateurs qui sont censés servir les intérêts du peuple. Les professeurs congolais sont alors utilisés inconsciemment pour tenter de faire oublier ce qui avait été dénoncé.