Où sont passés les kuluna (bandits urbains) récemment transféré à la prison de Angenga ? C’est la question qui taraude les esprits en République Démocratique du Congo. Deux articles parus respectivement sur CNN International et l’Associated Press (AP) ont annoncé lundi 6 janvier l’exécution de 102 Kulunas transféré à Angenga la semaine dernière par les autorités afin de purger leur condamnation à mort, citant le Ministre congolais de la Justice.
La parution de ces articles ont fait sourciller en RDC. Nombreuses questions ont entouré l’affaire, car le Président congolais avait signé le 31 décembre 2024 une ordonnance présidentielle changeant les peines de mort prononcées en 2024 en des peines de prison à perpétuité. Le Ministre a-t-il désobéis aux instructions du Président ? Non. Dans un message paru sur son compte Twitter, le Ministre Constant Mutamba a nié d’avoir ordonné l’execution des 102 Kuluna. Il n’a pas donné une interview à aucune des deux medias CNN et AP. Ses soutiens ont dénoncé une campagne de diabolisation visant à ternir son image et fragiliser l’action qu’il mène contre le banditisme urbain à Kinshasa.
Les deux médias sont depuis revenus sur leurs affirmations. Les libellés des articles ont été modifié pour annoncer désormais que la RDC projetterait plutôt de faire exécuter les 102 bandits urbains récemment transférés à la prison de Angega. Toutefois, dans un point de presse tenu ce même jour le Ministre congolais de la justice ne s’est pas rétracté de son intention de faire exécuter les peines de mort.
Sont-ils toujours en vie ? Au niveau des ONGs de droits de l’homme, la controverse du 06 janvier 2025 continue d’alimenter des soupçons. Certaines ONGs des droits de l’homme n’excluent pas l’hypothèse de l’exécution effective des 102 Kuluna et demandent d’avoir accès à ces derniers qui seraient toujours en vie et en détention à Angenga selon les autorités. C’est le cas du Réseau des Jeunes Congolais pour la Consolidation des Droits de l’Homme REJECODH, qui attribue le changement du contenu des articles de CNN et AP à des pressions de Kinshasa.
Dans un communiqué publié le 07 janvier Amnesty International fustige le transfert des 102 bandits à la prison de Angenga réputée pour ses conditions de détention déplorables. L’ONGI appelle le pays à abandonner son projet de faire exécuter les condamnés à mort. Ce son de cloche vient rejoindre celle de la Commission Nationale des Droits de l’Homme de la RDC (CNDH) qui s’est opposée vigoureusement à l’exécution des condamnés à mort dans un message paru le 10 décembre 2024. La CNDH a appelé les dirigeants à respecter le droit à la vie tel que prescrit dans de la Constitution congolaise en ses articles 16 et 61. Tamtam News