L’activiste Prince Epenge, l’un de proches de l’Opposant Martin Fayulu a informé l’opinion que celui-ci est disposé à faire alliance avec tout congolais qui travaille pour barrer la route à l’intention de Tshisekedi de réviser la constitution. Un pas perçu localement comme étant une tentative pour s’offrir un troisième mandat. Prince Epenge réagissait aux informations circulant faisant état d’un rapprochement entre Martin Fayulu et l’ancien Président Joseph Kabila.
Même si l’objectif d’un tel rapprochement semble purement politique, il se pose un problème cependant. Comment imaginer un Fayulu au côté de Kabila, son ancien bourreau ? Si l’objectif est de sauver le pays, pourquoi Fayulu ne commence-t-il pas par exiger à Joseph Kabila des excuses publiques pour avoir volé sa prétendue victoire à la présidentielle de 2018 au profit de Tshisekedi ? Ça doit avoir été une épisode difficile à consommer n’est-ce pas ? Pour preuve, Fayulu se considère toujours comme Président élu six ans 6 ans après et juge illégitime le deuxième mandat que s’est offert Tshisekedi en 2023. Pourquoi Fayulu ne pose-t-il pas en homme d’Etat pour exiger à Joseph Kabila de présenter des excuses au peuple congolais pour tout le mal qu’il a enduré durant son règne avant de penser à toute harmonisation ? Il serait logique pour Kabila de commencer par se réunifier avec le peuple qui attend des explications de sa part.
Une alliance entre les deux hommes ira dans donc l’encontre du sentiment largement partagé par la population suivant lequel Joseph Kabila serait un destructeur du passé. Ce que Fayulu semble ne pas comprendre est qu’une telle alliance est sûrement un coup mûrement concocté pour tenter de laver l’image de Kabila et lui refaire une réputation en se greffant à la marionnette qu’il lui pense être. La démarche est essentielle pour faciliter son retour au devant de la scène, cette fois dans l’opposition. Parce qu’une telle marche est visiblement pas dans l’intérêt des congolais, Fayulu perdra l’estime du peuple et s’en sortira amoindri politiquement.
Le problème avec Kabila, est qu’il n’est pas seulement le bourreau de Fayulu, mais aussi celui de tout un peuple. Il est en partie responsable du chaos qui s’observe actuellement pour avoir, en 2018, perturbé l’ordre naturel de choses pour ses propres intérêts. Cette modification mécanique a eu des répercussions dangereuses sur le pays. Kabila ne s’est jamais repenti de son péché. Ni lui, et moins encore ses proches, personne n’a demandé pardon au peuple congolais, comme l’avais fait Feu Honoré Ngbanda pour tous les méfaits de l’époque Mobutu. Par contre, quelques-uns parmi ses proches ont créés des oppositions armées dans le but de déstabiliser le pouvoir Tshisekedi, un pouvoir qu’ils ont aidé à façonner de toute pièce. La plaie causée par les forfaits commis est encore fraîche. Il est clair qu’aux yeux peuple congolais, Félix Tshisekedi reste un moindre mal à comparer à Joseph Kabila. À Tshisekedi, il lui reste encore une chance pour se ressaisir et bien faire les choses.
Les deux politiciens Kabila et Fayulu peuvent cohabiter politiquement, sa chant que Fayulu dispose d’un avantage comparatif. Chacun peut continuer son cheminement dans l’Opposition mais pas se mélanger car un tel croisement est contre-nature.
L’Opposant Martin Fayulu doit bien cerner l’époque actuelle qui fait de lui le candidat favori pour succéder à Tshisekedi en 2028. S’il ne surveille pas ses arrières il risquerait de se faire revêtir de l’image d’un opportuniste politique, d’un va-nu-pied dépourvu d’une âme propre. Il n’est pas encore tard pour lui de décider.
Même si la politique congolaise reste caractérisée par un opportunisme à outrance, Fayulu avait réussi jusqu’à l’annonce faite par son proche, à se construire une réputation de constance politique, une denrée rare au Congo. L’Oiseau perché