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En RDC, des contradictions politiques et sociales démobilisent le peuple face à la guerre rwandaise

Par L'Oiseau perché
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Par L’Oiseau perché

En République Démocratique du Congo, des contradictions sociales et politiques ont conduit à la démotivation du peuple. La plus part des congolais s’avouent perdu dans un flou au point de ne plus savoir à quoi s’en tenir pour ce qui est de la gestion politique de leur pays depuis l’arrivée en tête du Président Tshisekedi. Plusieurs décisions, pourtant décriées par le peuple, sont passées en mode d’urgence. On dirait que le pays n’organise pas des élections et que la volonté du peuple devant orienter les grandes décisions ne servirait à rien. Depuis le premier quinquennat de Tshisekedi, le peuple a continué de voir d’un œil mauvais le rapprochement entre Kinshasa et Kampala. Ce sentiment du peuple est drainé par le fait que l’Ouganda sous Yuweri Museveni n’a jamais joué franc jeu au Congo. Dans ce cas, comme dans beaucoup d’autres cas, la voix du peuple a été balayée par un simple geste de la main par les nouveaux maîtres de Kinshasa. L’opération Shuuja, signant l’entrée en RDC des troupes ougandaises n’aura que préparé le chemin vers une montée en puissance du M23. Ces mêmes forces ougandaises ont coalisé avec les M23 pour faire tomber Bunagana, ouvrant la voie vers la capture des territoires beaucoup plus importants. Aux dernières nouvelles, l’Ouganda venait de rouvrir unilatéralement le poste frontière de Bunagana, permettant aux M23 de continuer à percevoir des droits de douane indûment. Cet exemple avec les forces ougandaises s’ajoute à la longue litanie des contradictions politiques en RDC. On peut citer aussi l’entrée expéditive de la RDC à l’East African Community (EAC). Les congolais ont eu beau avertir leurs dirigeants. Toutes les opinions réfléchies n’ont eu que pour réponse: la haine des certains contre un régime qui fait bien les choses. La décision unilatérale des dirigeants congolais de rejoindre l’EAC s’est révélée être un autre faux-pas. L’East African Community est une caisse de résonance du Rwanda et du Kenya. Aux contradictions ci-haut épinglées s’ajoute des déclarations explosives et démesurée du Président Tshisekedi. Le Président s’est attardé tout le long à lancer des piques et des menaces contre son adversaire Paul Kagame. Sans prendre la mesure de ses propres forces. Il a comme surestimée la capacité de son armée face à la menace et il a vendu aux congolais une fausse image d’invincibilité. Mais en tant que commandant des forces armées, il était en bonne position de le savoir mieux que personne que les forces armées congolaises ne font pas le poids. Des avertissements du Président tels que “à la moindre escarmouche” ou encore “lisez sur mes lèvres “ ou “nous pouvons atteindre Kigali depuis Kinshasa” ou “nous devons débarrasser les Rwandais de Kagame”continuent de faire rire dans des grands salons. Le  Président a semblé ne pas savoir que ses paroles valent force de loi. Ses déclarations suffisent à elles seules pour pour lui faire gagner des amis comme les lui faire perdre des amis. Dans ce cas, c’est le deuxième scénario qui s’est produit. La RDC s’est retrouvée seule à faire face au danger après les propos embarrassants du Président qui n’auront servi qu’à renforcer la thèse d’une présence justifiée des troupes rwandaises au Congo pour contrer une menace palpable. S’ajoutent à cette longue chaîne des contradictions, des dignitaires du régime lesquels détournent des millions des dollars destinés à des projets sociaux. Il s’est déclaré comme une sorte de course à l’enrichissement personnel entre les dirigeants. Le peuple qui ne s’en sort pas peine à mobiliser 2 dollars par jour. L’article 15 de la constitution congolaise, pourtant imaginaire, est devenue plus qu’une réalité partout en RDC. Le Président n’a eu de cesse que de protéger ses proches en tenant parfois de minimiser l’ampleur des dégâts. À titre d’exemple, celui-ci estime que 27 000$ est pas grand chose. En réaction au scandale des salaires surréalistes des députés nationaux dans l’un des pays les plus pauvres du monde. Le Président a tenté désespérément d’expliquer devant des journalistes français le partage des 15 millions de versement des pétroliers entre des élites de son régime en disant qu’il s’agit d’une rétro-commission et non la corruption. À tous ces maux s’ajoute une gestion tapageuses du pays par le Kasaï qui a longtemps rêvé de diriger le pays jusqu’à ce qu’un miracle se soit produit en 2018. Le régime Tshisekedi se caractérise par une violence verbale d’une intensité encore jamais vécue au Congo et par un refus d’entendre systématique d’entendre le bon sens. L’accaparement des richesses du pays par les dirigeants. Tous ces faits ont fini par susciter un désintéressement des populations du pouvoir actuel. Le peuple congolais affamé malgré les richesses du pays a cessé d’être fort et énergétique. Toutes ces contradictions, et beaucoup d’autres encore, ont fini par démobiliser le peuple congolais. Celui-ci ne sait plus quelle vérité doit-il croire. Pendant ce temps, les choses s’accélèrent dans la partie Est du pays, où les rebelles contrôlent des pans entiers du territoire. Les rebelles du M23 exigent maintenant une autonomie totale des provinces du Nord et Sud-Kivu pendant 8 longues années. Décidément une porte étroite vers la balkanization du pays et l’annexion par le Rwanda de cette partie du Congo. La peur et la confusion envahissent progressivement les grandes villes du pays. La frustration d’un peuple de voir son pays disloquer. De pouvoir faire ses valises pour rallier un coin à l’autre dans ce qui était encore jusque-là la République Démocratique du Congo. Si les autorités ne changent pas leur manière de faire, et ils ne s’investissent pas dans des actes de mis en confiance du peuple, s’ils ne résolvent pas les contradictions politiques et sociales qui caractérisent la gestion actuelle du pays, les cris d’alerte et d’appels au patriotisme qu’ils lance pour parer à l’irréparable qui menace d’arriver ne trouveront pas trouver de réponse auprès du peuple. Le peuple assistera impuissant à la balkanisation du Congo car envahi par le flou et des contradictions.

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