Home A La UneQuand l’envie du pouvoir parvient à l’irréparable: comment le tandem Nangaa-Bisimwa conduit la RDC à la balkanisation

Quand l’envie du pouvoir parvient à l’irréparable: comment le tandem Nangaa-Bisimwa conduit la RDC à la balkanisation

Par L'Oiseau perché
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Par L’Oiseau perché

La République démocratique du Congo est entrée dans une phase critique avec les négociations en cours entre l’Etat et les rebelles du M23 à Doha dont la conclusion s’annonce pour bientôt.  Le tableau est sombre non pas pour Tshisekedi mais pour la RDC en tant que Etat dans son format initial de 1960. Presque pareil au scénario qui conduisit à la dislocation de l’ex-URSS, les ambitions démesurées d’un groupe de personnes pourraient conduire à une balkanisation territoriale du Congo, néanmoins en sa première phase, avant d’atteindre sa phase finale d’ici à l’an 2030. Si le M23 s’obstinent à maintenir sa position actuelle, et si la partie gouvernementale affaiblie par la guerre accepte de céder la manche, le Congo tel que connu depuis l’indépendance avec son système unitariste pourrait cesser d’exister. En s’alliant à la lutte du M23, pour satisfaire leur désire de vengeance face à un Tshisekedi qu’ils ont aidé à façonner le pouvoir, est-ce que Nangaa et sa cohorte savaient-ils qu’ils s’alliaient en réalité à un projet qui en définitif conduirait à la balkanisation du Congo et dont le schéma a été tracé avant eux ? La réponse est certainement non, car aveuglée par le désire de vengeance. Nangaa, comme tout le reste, se retrouve clairement pris dans un traquenard auquel ils ne peuvent s’en sortir.  Leur aura et leur désire de vengeance auront servie en réalité, à balkaniser le Congo plutôt qu’à leur obtenir une réhabilitation dans leurs droits illégitimes qu’ils réclamaient à Tshisekedi. Pas seulement Nangaa, mais tout le monde qu’il a réussi à tirer dans cette aventure. Nangaa et sa bande n’avaient pas conçus la chose de la sorte. Ils se sont crus plus intelligent que les géniteurs du projet M23. L’utiliser comme béquilles pour les conduire jusqu’à Kinshasa détrôner Tshisekedi. Mais ceci n’a jamais été dans le plan. La lutte a été conçue en réalité pour s’arrêter au contrôle du Nord et Sud Kivu, d’essayer d’obtenir leur autonomie à travers un simulacre de référendum à venir, puis à les annexer au Rwanda d’ici à quelques années. Une réplique parfaite du schéma Russie-Ukraine avec au centre comme enjeu la Crimée. À Doha, le M23 revendique une autonomie de 8 ans sur le plan administratif et politique du Nord-Kivu et Sud-Kivu. Nangaa et une partie de sa suite ne sont pas originaires du Nord et Sud-Kivu. Même si l’autonomie exigée de ces deux provinces venait à être arrachée par la force, Nangaa et sa suite ne trouveront jamais de place à table. Ils finiront par devenir des indésirables dans cette partie. Se trouvant dans un traquenard sans vraiment comprendre l’enjeu initial, Nangaa et sa bande n’auront de choix que de tenter un saut en avant: se dissocier du M23 dans les territoires occupées pour ensuite dupliquer le mouvement. Cette fois avec comme  argumentaire de sauver la nation face au péril de la balkanisation. Une tentative qui pourra leur racheter une certaine opinion favorable auprès des ceux qui verront en cela une tentative d’anéantissement du M23 depuis l’intérieure. Cette manœuvre pourrait aussi servir à dresser le lot pour leur retour dans les parties du pays où ils sont originaires. Mais, un retour sous ces conditions ne sera pas bien accueilli par les populations qui pensent déjà d’eux d’être des traîtres de la nation congolaise. Toutefois, un tel projet ne sera pas suffisant pour stopper un train déjà mis en marche grâce à leur complicité aveugle et l’appétit du pouvoir: la balkanisation du Nord et Sud-Kivu. Surtout que Nangaa et sa bande n’auront pas de soutien militaire adéquat pour faire le contrepoids au M23 aile Makenga-Bisimwa. À moins qu’ils se soient alliés en ce moment-là au régime de Kinshasa pour tenter un coup de force ultime afin de reprendre le contrôle de cette partie du pays. Des éléments de discorde entre Nangaa et l’aile Makenga-Bisimwa ont déjà commencé à paraître dans les médias, notamment des mésententes entourant des nominations dans les villes sous leur contrôle. L’aile Makenga-Bisimwa se taillerait la part du lion. Si ces informations se confirmaient, il s’agira des premières indications d’une dislocation future.

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