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Qui est Richie Lontulungu ?

Par Redaction Centrale
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Richie Lontulungu Nsombola est un activiste des droits de l’homme et personnalité politique de la République Démocratique du Congo. Il est fondateur et Président du parti politique de centre-gauche Coalition Citoyenne pour le Congo (CCC). Il fut candidat député national et candidat député provincial en 2023 pour la circonscription électorale de Funa dans la province de Kinshasa. Avant de muter en politique, Il fut un activiste influent dans la société civile congolaise et l’une des voix les plus suivies, en tant que Secrétaire Exécutif de la Haute Académie de la Société Civile large plateforme d’échanges regroupant les responsables des principales organisations de la société civile. Au-delà de son activisme politique, Il poursuit un certain nombre de combats notamment la lutte contre la dégradation de la qualité de l’air et la protection des droits des veuves de guerre. Il co-fonde en 2023, le Centre Africain de Monitoring de la Pollution atmosphérique (CAMP Africa), partenaire principal en RDC de IQAir, le géant suisse de la qualité de l’air. Il participe activement aux efforts pour un avancement des droits des veuves à l’ONU en association avec Widows Rights International (WRI) et Widows for Peace and Development (WPD).

Données personnelles 

Naissance

Né le 30 avril 1990 à Kinshasa (âge 35 ans). Il est le fils de Antoine Lontulungu Nsombola et de Kathy Kanika Basul’nde. Son père fut Professeur à l’Université Pédagogique Nationale (ex Institut Pédagogique National), co-fondateur et secrétaire général du Parti National Social-Démocrate (PNSD), Député Provincial et Député National de la circonscription de Bolomba dans la province de l’Equateur. Sa mère fut activiste de la société civile, présidente de la Ligue des Femmes du parti politique Front Commun des Nationalistes (FCN), Candidate députée nationale en 2006 pour la circonscription de Funa dans la province de Kinshasa, et Chercheur scientifique au Centre de Recherche Géologique et Minière (CRGM).

Education

Licencié en Philosophie, Politique et Économie (PPE), Amity University New Delhi.

Religion

Protestante, Eglise des Disciples du Christ (ECC/10ème CDCC).

Biographie 

La morale et l’action 

En 2005, il passe le casting de l’émission télé « Génération Mirador » au Complexe Scolaire Kingu. Il est choisi parmi les participants de l’émission qui traite des faits de société. Cette émission est diffusée chaque dimanche sur Mirador TV.

Son enfance est surtout dominée par l’activisme de sa mère dans la société civile qui sera successivement élue Présidente de l’Association des Femmes du Centre de Recherches Géologiques et Minières « CRGM » et de la mutuelle des femmes du Quartier Kingu.

En 2005, Richie Lontulungu lance aussi Action des Jeunes Capables (AJC), un regroupement des jeunes pour le bien-être communautaire. Cette association combat les érosions de pluie en mettant en avant des méthodes préventives, s’occupe de la salubrité et de l’électrification des avenues. Tous les samedis, un salongo s’organise dans le quartier pour maintenir les rues propres. Plusieurs familles y prennent part.

Inde : au centre des situations complexes

Durant son leadership en tant que Président des congolais vivant en Inde (2012-2015), la communauté congolaise en Inde va connaître son essor. Ceci inspira la création de plusieurs autres structures de gestion des Congolais à l’étranger, toutes axées sur le modèle de l’Inde. L’une de ces structures phares est l’Association des Congolais résidant au Rwanda (Acorerwa).

Le 16 juin 2013, il reçoit un appel, via la ligne d’appel verte de la Communauté, installée dans son appartement, de citoyens en détresse dans la ville de Jalandhar. Il interpelle aussitôt le commissaire de police de Jalandhar, lui demandant de sécuriser ses compatriotes. Richie Lontulungu a face à lui une des affaires qui marquera à jamais l’histoire de cette génération d’étudiants congolais en Inde et il sera au centre du coup de force de la République Démocratique du Congo au Panjab indien où plus de 22 jeunes étudiants congolais sont arrêtés depuis le samedi 15 juin 2013, après une bagarre de rue avec des Indiens. Quatre jours seulement après son arrivée dans la ville, les étudiants détenus sont tous relâchés par la police de Punjab. Une libération aussi mêlée d’interventions de haut niveau de part et d’autre, suivant sa mobilisation y compris celle de Monsieur François Balumuene alors ambassadeur de la République Démocratique du Congo en Inde. Durant ces événements, Richie Lontulungu s’exprime sur plusieurs antennes de radio, de télévision locale et étrangère pour dissiper les malentendus autour de l’affaire, permettant ainsi de mettre à l’abri les Indiens résidents en RDC qui voient leurs magasins saccagés et boycottés par les Congolais en colère.

Durant sa présidence à la tête de la Communauté Congolaise de l’Inde, il combat aussi ce qu’il présente comme des anti-valeurs et des crimes graves. Il s’attaque férocement au commerce du transfert des patients congolais pour des soins avancés en Inde qui connaissent la surfacturation et des soins fantaisistes.

Le 7 novembre 2014, il affirme dans une interview accordée à RFI que plus de 50 cas d’abus des malades ont été rapportés au bureau de la communauté depuis 2011, promettant de saisir l’Ambassadeur du Congo en Inde et d’intensifier la lutte anti-fraude. Lors du meurtre d’un citoyen nigérian dans la ville de Goa (Inde) en août 2013, il se pose en défenseur des droits des Africains. Il apparaît le 13 novembre 2013 dans une édition spéciale du talk-show The Stream sur la chaîne qatarie Al-Jazeera, face à l’honorable Shantaram Nayak, député de Goa au Parlement indien où il déplore ce qu’il qualifie d’hypocrisie, que seuls les Africains soient cités dans le business de la drogue sans que l’on fasse mention des Indiens qui les recrutent. Le problème ne peut donc pas trouver de solution de façon durable, insiste-t-il.

Le 31 août 2013, Richie Lontulungu se retrouve au centre de l’une des plus remarquables affaires en Inde. Il s’occupe du meurtre d’un étudiant congolais Yann Twende assassiné au pied de l’appartement de son amie par un Indien. Cette affaire bouleversera les relations entre l’Inde et la République Démocratique du Congo, qui menace de rompre les relations diplomatiques si le meurtre n’est pas élucidé. Entre-temps à Kinshasa, la pression monte. Les Indiens ne peuvent plus circuler et leurs magasins sont menacés. Pendant qu’il suit ce dossier, Richie Lontulungu insiste sur le fait qu’il est inacceptable que le sang congolais coule à même le sol. Il demande aussitôt que le coupable soit retrouvé et qu’il hérite de la peine de mort pour meurtre prémédité et déshonneur jeté sur la République Démocratique du Congo.

En septembre 2013, le présumé meurtrier de Yann Twende, l’Indien Praveen Rana, est intercepté par la police à Mumbai alors qu’il tente de s’échapper vers Dubaï. Richie Lontulungu est le premier à annoncer la nouvelle en Inde et à l’étranger. Il est aligné par la Justice Indienne parmi les témoins de l’affaire à entendre. Richie mobilise la presse internationale, en l’occurrence RFI, dans le cadre de sa stratégie de mettre une pression maximale sur les autorités indiennes afin que la vérité soit établie. Il se trouve forcé de quitter son appartement de Rosewood Appartements dans la commune de Dwarka pour se trouver un logement de refuge dans la ville indienne voisine de Noida face aux pressions et harcèlements qu’il subit de la part de la famille du criminel et des ses proches.

En 2013, en réaction à la guerre du M23, Richie Lontulungu regroupe des étudiants congolais les chorales des églises chrétiennes de l’Inde pour enregistrer une chanson en faveur de la paix. Il écrit et codirige les séances studios. La chanson La Paix n’a pas de Prix est publiée en 2013 et reçoit un accueil favorable au sein de la communauté.

Le 13 novembre 2013, suivant le meurtre dans la ville de Goa d’un etudiant africain d’origine nigeriane, Richie Lontulungu se pose en défenseur des droits des africains vivant en Inde. Il est confronté en direct par la chaîne Qatari Al Jazeera au député Indien Shantaram Nayak. Il dénonce le racisme grandissant en Inde contre les africains. Il fustige la manipulation de l’opinion indienne en laissant croire que les noirs sont des trafiquants de la drogue. Mais sans jamais mentionner les Indiens qui les recrutent pour faire ce travail. Il annonce qu’à cette allure le problème ne pourra être résolu durablement et la violence ne s’arrêtera pas. Sa bravoure est saluée par la communauté africaine de l’Inde.

Pour résoudre ce qu’il qualifie d’incompréhension et de choc culturel face à une nation indienne qui découvre à peine les Africains, il crée en juillet 2014, l’émission de radio Outlook Africa qu’il co-anime avec quatre autres Africains : Yohan Koumba (Gabon), Ayomide Jummy (Nigéria), Noor Khan Fatima (Afrique du Sud) et Ojo Oyindamola (Nigéria). L’émission est diffusée dans tout New Delhi sur une station de radio communautaire, Radio Amity 107.8fm appartenant à Amity University. Outlook Africa rapporte le quotidien des Africains aux Indiens et les aide à mieux découvrir l’Afrique grâce à ses programmes phares et à ses invités, sélectionnés parmi les Indiens de retour d’Afrique, partageant ainsi leurs expériences du vécu en Afrique.

En décembre 2014, l’émission Outlook Africa est sélectionnée par le World Radio Community Award comme l’un des meilleurs programmes d’éveil de conscience collective en Inde après son épisode spécial et très suivi sur le virus Ebola, mais à la surprise générale, l’émission ne gagne pas la première place du classement. Un autre épisode joué par l’émission Outlook Africa est celui mettant en relief une communauté d’Africains oubliés en Inde appelés les Siddis, installés en Inde depuis plus de six siècles à la suite de la traite des Noirs. Les animateurs mettent en scène la marginalisation encore jusque-là cachée dont est victime ce groupe de personnes. Cet épisode fait le tour de l’Inde et recueille des dizaines des milliers de vues sur YouTube.  C’est l’un des plus grands succès de l’émission.

Jusqu’en 2015, l’émission Outlook Africa, qui est aussi diffusée en direct sur le web dans ses heures habituelles, va contribuer activement au changement des mentalités et à l’amélioration de la vie commune entre l’Indien et l’Africain. Dans une interview accordée à la tranche « l’Afrique en marche » sur Radio France Internationale concernant l’émission Outlook Africa, Richie Lontulungu dit qu’encourager la cohabitation pacifique entre les deux blocs et résoudre le choc culturel sont deux motivations qui ont poussé à la création de l’émission Outlook Africa qu’il entend maintenant mettre à la télévision en Inde.

Kinshasa: faire des congolais des artisans de leur propre changement

De retour à Kinshasa en 2015, il est reçu par la Radio Onusienne Radio Okapi, dans sa tranche « Le Grand Témoin » de 45 minutes pour parler de ses réalisations et de ses expériences ainsi que de son avenir en République Démocratique du Congo. Face à la question de savoir s’il avait des ambitions politiques, il émet beaucoup de réserves mais renseigne l’éminent journaliste Kelly Nkute qu’il se tient prêt à servir le pays à n’importe quel titre.

Plus tard en octobre 2015, il rejoint la Diaspora Congolaise Fédérée pour la Cohésion Nationale (DCFC) comme secrétaire, chargé de programmes et de questions politiques. Sa présence permet une remontée à la surface de ce mouvement qui perdait déjà du terrain. Ses collègues à la DCFC le qualifient d’arbre d’idées et de grand stratège. Durant son passage, ce mouvement se distingue par l’organisation, le 9 avril 2016, de la première journée d’échanges des Congolais de l’étranger à Kinshasa.

Société civile et droits de l’homme

En 2016, il réintègre les mouvements de la Société Civile Congolaise, espace qu’il a bien connu en 2005 lorsqu’il avait créé l’Association Sans But Lucratif (ASBL) Action des Jeunes Capables (AJC). Dans la Société Civile, grâce à ses différentes initiatives, notamment la création d’un blog uniformisé pour la Société Civile Congolaise et la création d’une banque de données regroupant tous les acteurs de la Société Civile. Il est désigné le 27 avril 2016 chargé des communications de la société civile en marge d’une activité conduite par le Révérend Milenge Mwenelwata. De ses actions, il a réussi à mettre en place plusieurs cadres d’échanges fonctionnels pour cette composante dans l’effort de socialisation et de mutualisation des acteurs de la Société Civile.

Richie Lontulungu a administré la Haute Académie de la Société Civile. Un cadre de réflexion mis en place en 2015 pour équiper les acteurs de la Société Civile congolaise des connaissances essentielles et promouvoir une synergie d’actions autour des questions d’intérêt commun. Plusieurs personnalités politiques et sociales seront reçues dans ce cadre d’échange renforçant le dialogue entre autorités politiques et acteurs de la société civile.

En tant que Directeur Exécutif de la Haute Académie de la Société Civile, il lui est attribué d’avoir joué un rôle central dans le plaidoyer ayant abouti en 2020 à la réintégration de la République Démocratique du Congo dans l’AGOA, la Loi américaine sur les perspectives des affaires en Afrique. Le pays ne remplissant plus les critères d’éligibilité avait été suspendu en 2010 de l’AGOA.

En décembre 2016, il signe une Opinion au Journal La Prospérité, dans lequel il alerte contre l’impression des images des politiciens occidentaux dans les pages de couverture des cahiers vendus aux congolais et utilisés par les élèves, ainsi que sur les emballages plastiques utilisés par les femmes pour se rendre au marché. Il trouve que cela n’est pas un fait du hasard mais rentre dans le cadre d’une politique étrangère agressive visant la glorification des leaders occidentaux et une tentative de les revêtir d’une image de pureté. Pour Richie Lontulungu, cette campagne contribue à un lavage des cerveaux et donne à l’occident un pouvoir de contrôle sur les congolais. Il appelle à préserver les valeurs culturelles et historiques de la RDC en faisant remplacer les images des dirigeants etrangers par celles des héros congolais tel que Lumumba dans le cadre d’une réappropriation de l’histoire.

Dans une autre réflexion parue au Journal la Prospérité, le 11 juillet 2017, Richie Lontulungu a mis l’opinion congolaise et internationale en alerte contre une éventuelle guerre des fidèles dans les jours à venir en RDC au regard de la situation politique tendue dans le pays.  La marche du 31 décembre 2017 des chretiens catholiques  fera au moins 7 morts parmi les fidèles. Le pouvoir congolais sera critiqué pour n’avoir pas pris au serieux l’alerte lancée par Richie Lontulungu.

Le 23 juillet 2018, Richie Lontulungu est interviewé par le média français L’Opinion, au sujet du retour en RDC de l’ancien Vice-Président Jean Pierre Bemba après son incarcération à la Haye. Il estime que l’accueille triomphale réservée à Jean Pierre Bemba par les congolais signale que s’il ne se compromet pas politiquement, il pourrait devenir le futur visage paternel pour les congolais rôle qu’a incarné Etienne Tshisekedi jusqu’à sa mort.

Auteur d’une campagne en 2019 appelant à des sanctions exemplaires contre la compagnie aérienne Kenya Airways qu’il accuse de maltraiter les passagers congolais qui se trouvent retenus pendant des jours à Nairobi en transit dans des conditions difficiles. L’action reçoit le soutien du Ministre congolais du Transport qui convoque les représentants de la compagnie en RDC. Richie Lontulungu reçoit un soutien populaire pour sa campagne et des intimidations de la part de la compagnie qui menace d’ouvrir une action en justice pour diffamation.

En 2020, il s’oppose à la suspension pour une durée indéfinie du Directeur Général du Fonds National de Promotion et de Service Social (FNPSS), Alice Mirimo Kabetsi. Activiste de la société civile devenu directeur général dans un établissement public. Richie Lontulungu perçoit la suspension de cette dernière comme étant une attaque politicienne ciblant une activiste porteuse au pouvoir des réformes sociales défendues par la société civile. Il voit en cela une tentative visant à freiner l’élan des réformes entamées. Richie s’inquiète aussi de la mise en péril du PABEA COBALT, un vaste projet du gouvernement piloté par Alice Mirimo destiné à retirer un peu plus de 13 000 enfants des mines du cobalt en réponse à la menace des Etats-Unis d’Amérique de bannir le cobalt congolais du marché international. Il organise une résistance civile marquée par une forte mobilisation des acteurs de la société civile sur toute l’étendue du pays. Le front mis en place par Richie Lontulungu exige le retrait de la suspension et la réhabilitation de la Directrice Générale. Les revendications trouvent écho auprès du Président Félix Tshisekedi et l’ancien Premier Ministre Ilunkamba qui vont ordonner à la ministre Rose Boyata de retirer l’arrêté suspendant Alice Mirimo au poste de Directeur Général du FNPSS.

En 2020, Richie Lontulungu mène un plaidoyer auprès du Président Tshisekedi en faveur de la Commission d’Intégrité et de Médiation Électorale (CIME), plateforme des chefs des confessions religieuses de la RDC œuvrant dans la construction de la paix. Il est à la tête d’une coalition des organisations de la société civile qui demande à l’Etat d’assurer à titre exceptionnel la prise en charge de la CIME. Dans sa note de plaidoyer transmise au Président Tshisekedi, il présente les chefs des confessions religieuses comme étant le dernier rempart dans lequel se tourne les congolais en temps de défi. Il affirme dans une interview que le travail des chefs des confessions religieuses mérite un accompagnement de la part de l’Etat et de celui du Président de la République au plus haut niveau.

En 2022, Richie Lontulungu alerte contre la propagation des discours identitaires et tribaux en RDC. Il appelle à une adoption urgente des lois reposant sur des peines spécifiques contre les auteurs des discours identitaires et de discours de haine et leurs canaux de diffusion. Il dit craindre que l’échange des discours de haine entre Katangais et Kasaïens ne puisse avoir un effet d’entraînement sur l’ensemble du pays et ressuscité des velléités de division déjà enterrées.

En 2023, Il rejoint la Commission Nationale des Droits de l’Homme de la RDC en tant que chef de cabinet de la sous-commission permanente des droits économiques, sociaux et culturels, pour devenir ensuite le secrétaire Technique adjoint de l’Institution avec rang de Secrétaire général adjoint de l’administration publique. Il fut le Rapporteur de la Mission d’enquête sur le travail des enfants dans les mines du cobalt en République Démocratique du Congo de 2024. Les conclusions du rapport ont été partagées avec le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme. Il contribue activement à l’avancement du plaidoyer sur les droits des veuves en mettant en avant la situation des veuves de guerre de la République Démocratique du Congo avec Widows Rights International et Widows for Peace and Development.

En 2025, Richie Lontulungu relance le débat autour du double meurtre des experts des Nations Unies Zaida Catalan et Michael Sharp. Dans un communiqué signé en tant que Coordonnateur de l’Association congolaise pour la Défense du Droit à la Vérité en mémoire des Victimes Civiles Innocentes (ACDDV-DH), Il appelle à un verdict juste et crédible, conforme au droit international. Il demande à la Haute Cour Militaire d’engager la responsabilité de toutes les personnes impliquées dans le double meurtre, y compris les commanditaires cités dans les enquêtes officielles. En outre, il déplore des retards, des problèmes de procédure et la mauvaise gestion des preuves constatée au cours des huit dernières années.

Engagement politique :  En voie de devenir le Lech Wałęsa du Congo

Ébahi par de l’attentisme de la société civile caractérisé par des plaidoyers dont la mise en œuvre dépend des gouvernants corrompus, Richie Lontulungu estime qu’il n’existe pas une telle chose nommée la volonté politique. Il conçoit que la volonté politique est le fruit des situations ne laissant pas aux gouvernants d’autres choix que d’actionner le changement. En 2017, il discute alors avec les acteurs de la société civile de la possibilité d’organiser des marches avec le but de prendre possession des grandes routes de la capitale afin d’exiger aux gouvernants des réformes sociales. Il prévoit d’occuper durablement ces routes pour les transformer en habitations de fortune pour entraîner la paralysie politique et économique qui mènera à un dialogue social direct entre gouvernants et population. Il explique son ambition par une révolte interne devant la misère de la population, l’insouciance et la corruption des dirigeants et le détournement de fonds publics. Son appel ne reçoit pas le soutien d’autres acteurs de la société civile qui se montrent méfiants de prendre la voie de la protestation.

Dans une autre réflexion, Richie Lontulungu se montre surpris de voir les politiciens recourir aux services et à l’aura des acteurs de la société civile, leaders communautaires incomparables pour gagner des voix lors des élections. Il se demande pourquoi les acteurs de la société civile n’utilisaient pas leur force sur terrain pour porter au pouvoir les idées défendues en se faisant élire à la place des politiciens, en lieu et place de passer pour des agents de sous-traitance des politiciens. La politique congolaise dominée par le conformisme, il ne voit pas où mènera les grands idéaux défendus par la société civile dans son fonctionnement actuel. Richie Lontulungu déclare dans des interviews s’être senti mal à l’aise chaque fois qu’il s’est retrouvé devant une autorité pour plaider en faveur d’un changement, alors que cela devrait être la motivation première du gouvernant et au cœur de son action. Il engage alors une réflexion au sein de la société civile calquée sur l’exemple du Mouvement syndical Solidarité (Solidarnosc) en Pologne et il présente Lech Wałęsa, l’ancien Leader de Solidarnosc, ancien Président polonais et Prix Nobel de la Paix, comme étant l’une de ses plus grandes inspirations. Pour avoir réussi à conduire le mouvement des syndicats jusqu’aux portes du pouvoir et à transformer en actions les grandes idées débattues. Richie Lontulungu affirme dans une interview s’inspirer aussi de la célèbre citation de l’ancienne Présidente de Chili et ancienne Haute Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Michelle Bachelet: « Nous ne sommes peut-être pas tous responsables du passé, mais nous sommes responsables de l’avenir ».  En 2023, il decide de muer son mouvement social Coalition Citoyenne pour le Congo (CCC) en politique, et l’enregistre comme étant Parti Politique de centre-gauche. Il annonce son ambition de conduire le parti politique jusqu’à gagner la présidentielle. Il se choisit comme slogan : « Ensemble, nous ferons de la RDC une sensation positive dans le monde entier », repris dans ses affiches. Pour une première expérience, le Parti s’allie au Regroupement politique Mbonda de l’Opposition et enregistre les premières candidatures du Parti aux élections générales de 2023, à la députation nationale et la députation provinciale. Le parti CCC alignait en majorité des acteurs de la société civile dans les circonscriptions électorales. Richie Lontulungu pose sa candidature pour la circonscription électorale de la FUNA à Kinshasa, comme sa mère 17 ans auparavant.

Sa campagne électorale est caractérisée par une innovation, à savoir l’introduction des contrats électoraux avec les électeurs. Des promesses contractuelles en échange des voix. Les contrats sont spécifiques à chaque commune, comportant les préoccupations majeures des électeurs de la commune. Leurs contenus sont discutés, élaborés, et signés séance tenante pendant les meetings de campagne. Les candidats du Parti CCC s’engagent alors de mener une lutte pour faire évoluer ces causes une fois élue. Richie Lontulungu annonce que cette stratégie de campagne devra permettre aux acteurs de la société civile de survivre d’une corruption électorale marquée par la distribution des vivres et de l’argent aux électeurs. Des moyens que lui-même et les autres acteurs de la société civile n’ont pas. En second lieu, il présente la stratégie comme étant un mécanisme permettant de renforcer la redevabilité et la transparence du député vis-à-vis des électeurs. Permet aux deux parties de mesurer les accomplissements du député par rapport à ce qui avait été convenu à l’avance.

Nonobstant les voix obtenues au cours du vote, Richie et ses candidats issues de la société civile fraîchement mutés en politique ne parviennent pas à se faire élire. Car le regroupement politique Mbonda ne franchit pas le seuil électoral d’éligibilité. Les voix cumulées des candidats du Regroupement sont en dessous du seuil de 1%.  A l’annonce des résultats, Richie Lontulungu dénonce un système électoral peu fiable caractérisé par l’absence d’un mécanisme d’authentification des électeurs dans la machine à voter ayant conduit à des fraudes massives. “Même des robots ont pu voter ce dimanche, a-t-il dénoncé”. Il fustige aussi la vente des voix par les chefs de centre de vote au prix de 4$ la voix. Il affirme que plusieurs candidats à part lui-même ont été contacté aussi en ce sens.

En 2024, Richie Lontulungu entame un voyage en Suisse dans le but de mener au nom du Parti CCC, un plaidoyer de haut niveau pour la paix en RDC auprès des autorités Helvétiques. En Suisse, il mobilise des contacts et transmet une correspondance à la Présidente de la Suisse Madame Viola Amherd dans laquelle le Parti plaide pour l’organisation, à l’initiative de la suisse, d’une Conférence Internationale sur la Paix en RDC. Qui regroupe les dirigeants de la RDC, du Rwanda, et de l’Ouganda, ainsi que des dirigeants de la communauté internationale, l’ONU, l’Union Africaine, de la CIRGL, de la SADC, ainsi que d’autres. Les autorités suisses réagiront à la demande par écrit en réaffirmant l’attachement de la Confédération helvétique à la paix en RDC.

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