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RDC: pourquoi une présidence de Moïse Katumbi fait grincer les dents aux congolais

par L'Oiseau perché
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L’ancien gouverneur et homme d’affaire à succès Moïse Katumbi est candidat pour succéder à Felix Tshisekedi à la tête du pays.

Historique

Katumbi l’un des piliers du régime Kabila qu’il va ensuite désavouer après une tentative de Joseph Kabila de briguer un troisième mandat.

Poursuivi par Joseph Kabila après sa prise des distances Katumbi prend le chemin de l’exile. Il se voit frapper par des procès multiples considérés comme étant des procès politiques. L’un de ces procès mécaniques résulte à son inculpation. Les procès visaient entre autres à empêcher un retour de l’ancien gouverneur et homme d’affaire au pays car jugé trop dangereux pour le clan Kabila qui prépare l’élection de son dauphin Emmanuel Shadari.

Trempé dans un tourment politique sans arrêts, Katumbi ne parviendra pas à déposer sa candidature à la présidentielle de 2018. Tout est bon pour le clan Kabila qui parie sur l’élection encrante de Shadari jusqu’à ce que Katumbi s’est métamorphosé. Il se rallie à d’autres opposants et apporte son soutien à Martin FAYULU alors désigné candidat commun de l’opposition.

Dans la campagne de Fayulu, Moise Katumbi y met son argent et son cœur et Fayula fera grande figure dans l’élection de 2018.

Les problèmes qui hantent Katumbi

Plusieurs années après son retour au pays suivant l’élection de Felix Tshisekedi avec qui il coalisera par la suite les problèmes de Moise Katumbi sont restés les mêmes. A cette échéance à l’exception des autres problèmes  il ne souffre pas de persécution politique et sa candidature est maintenue à la présidence de la République. Des sources diront que le Président Tshisekedi qui tenait à la décrispation du climat politique aurait milité personnellement pour le maintien de sa candidature au niveau de la CENI et plus tard par la cour constitutionnelle.

La campagne venait d’être lancée et elle est à son 8e jour. Katumbi n’a pas cédé aux demandes de son ralliement à un autre candidat de l’opposition. Il a préféré travailler pour lui-même avec des soutiens politiques qu’il compte à son actif. Des sources rapportent que le clan Kabila, hier ennemi lui apporte sa bénédiction étant en dehors du processus électoral. On peut voir plusieurs proches de l’ancien président Joseph Kabila donner des mots d’encouragements aux électeurs de voter pour l’ancien gouverneur et homme d’affaires.

Mais Moïse Katumbi n’a pas fini avec la question de sa nationalité congolaise d’origine qui continue à faire grincer les dents dans un pays qui a longtemps souffert de l’emprise des étrangers. Des proches du régime actuel ont tenté sans succès d’imposer une loi qui limiterait les personnes avec un parent étranger de postuler. On aperçoit désormais dès slogans nationalistes qui ont tendance à faire passer la validation de la candidature de Katumbi comme un règlement politique pour préserver la paix mais ils demandent aux électeurs de se méfier de l’homme pour ne pas rendre le pays aux étrangers. Le président sortant Félix Tshisekedi lui-même aborde ce thème dans ses sorties de campagne. Il a averti les électeurs à ne pas voter pour le candidat de l’étranger.

La question de la procaine maison civile de la RDC est aussi devenue l’une des patates chaudes de la campagne électorale. Une partie de l’opinion ne voit pas d’un bon œil l’accession de l’homme d’affaire à la présidence ce qui donnera naissance à une maison civile composée. Ceux qui propulsent cet argumentaire pointent aussi du doigt la nationalité étrangère de la femme de Moise Katumbi qui est une burundaise. Les pays voisins de la RDC n’ont pas une bonne réputation le pays pour cause les guerres à répétions qui ont faits plus de 10 millions des morts. Le Burundi quoi que présenté comme étant un pays ami il est aussi pointé du doigt comme étant l’un des pays pilleurs des richesses du Congo et un agent de destabilisation de l’Est du Congo. L’opinion est très partagée en considérant le rôle clé que joue une première dame en RDC. Les congolais se sont mis à se poser des questions quant à l’avenir de leur maison civile.

Un homme d’affaire de la trempe de Moise Katumbi au pouvoir ce fait ne passe pas non plus inaperçu. Si une partie de l’opinion estime que Katumbi ne travaillera pas dans la corruption car étant riche avant d’accéder au pouvoir, d’autres par contre voient en sa candidature comme une tentative des multinationales de percer la dernière grille qui les sépares des commandes de l’Etat congolais pour asséner un coup final. On pense à une présidence Katumbi qui mènera une politique pro entreprises dans un pays à connotation majoritairement socialiste. On craint désormais la privatisation accélérée des biens de l’Etat. La décadence de la GECAMINE alors que Katumbi est gouverneur dans le Katanga et la montée en puissance des entreprises minières privées parmi lesquelles l’une avec ses capitaux privés sont souvent brandies par des critiques comme étant une alerte. Des nombreuses questions se posent notamment en termes de taxation des riches. Katumbi pourra-t-il imposer un impôt sur la fortune ? Cette question est devenue l’un des éléments clés de la campagne congolaise car au Congo ceux qui gagnent plus paient moins.

La réconciliation célébrée entre Moise Katumbi et l’ancien président Joseph Kabila en 2021 sous le signe de l’unité katangaise et le discret soutien du clan Kabila à la candidature  de Katumbi à la présidentielle font lever des sourcils et une partie de l’opinion craint le retour en force de Kabila avec sa bande autrefois désavoués. L’ancien président Joseph Kabila pour qui les congolaises gardent encore une mémoire fraîche des affres  de son régime ils ne se montèrent pas prêt à accepter son come-back. Pas aujourd’hui. La candidature de Katumbi est portant perçu de plus en plus comme un push de Joseph Kabila et des kabilistes. L’Oiseau perché

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