Le sénateur Matata Ponyo a abandonné ses aspirations présidentielles pour rallier sa candidature à celle de l’ancien gouverneur Moïse Katumbi.
La décision de ralliement à Katumbi du Président du Parti Politique LGD avait surpris plus d’un. Une partie de l’opinion a jugé de hâtive cette décision alors qu’une autre frange la trouve réaliste.
La question qui divise les analystes politiques est loin de s’arrêter à leur niveau.
La population congolaise se pose aussi la question de savoir le fondement de ce ralliement. Quelles en sont les motivations profondes ?
Dans une vidéo de quelques minutes annonçant ce revirement l’ancien premier ministre a évoqué des raisons notamment les conclusions des pourparlers de l’Afrique du Sud ayant réuni les opposants à Pretoria pour désigner un candidat commun de l’opposition. Ces affirmations sont contestées par d’autres parties prenantes notamment Dénis Mukwege et Delly Sesanga aussi candidats présidents de la République.
Une parti de l’opinion pense que l’ancien premier ministre n’était pas préparé à concourir à la présidence et son jeune parti politique ne pouvait pas faire le poids. Les porteurs de cette opinion pensent que la candidature de Matata aura été une tentative pour éviter la justice congolaise qui le poursuit dans l’affaire Bukangalonzo. Les séances de ce procès ont été reportées pour mars 2024 après la publication de la liste des candidatures reprenant Matata Ponyo.
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Une autre partie de l’opinion estime que le ralliement de Matata Ponyo à Katumbi porte des motivations bien plus financières que des raisons patriotiques. Ceux-là perçoivent en son ralliement comme une tentative de se refaire une santé financière. Cette opinion pense que l’ancien premier ministre pourrait avoir troqué sa candidature contre de l’argent.
Une autre opinion pense que l’appétit du pouvoir et une envie de revenir aux affaires politiques sont les motivations derrière ce ralliement. Les porteurs de cette opinion mettent en avant le départ en grande pompe de Matata Ponyo du parti PPRD de Joseph Kabila. Ce qui laissait planner à l’époque un rapprochement avec Félix Tshisekedi. Il sied de noter que le président congolais Tshisekedi éprouvait beaucoup d’admiration pour l’ancien premier ministre Matata. Il n’hésitait pas de louer ses réalisations entant que premier ministre comme la bancarisation de la paie des fonctionnaires.
Cette opinion pense que les tentatives de rapprochement de Matata avec Tshisekedi ont été craché par l’affaire bukangalonzo mis en avant tout de suite par des proches du président qui ne voyaient pas d’un bon œil le rapprochement. Moïse Katumbi étant l’un des candidats les plus prometteurs et perçu comme étant le challenger principal de Tshisekedi, Matata Ponyo voit de l’avenir en celui-ci. Une victoire de Katumbi offrira finalement à ce dernier un come-back politique.
Au-delà de toutes les opinions précitées l’image de Matata Ponyo au sein de l’opinion publique a évolué. L’homme de la rigueur était déjà pressenti présidentiable autrefois à la fin du règne de Joseph Kabila. Des rumeurs d’une candidature de Matata Ponyo à l’époque était très poussée à travers le pays. Et cela avait suscité des réactions mixtes dans tous les camps, dans la majorité au pouvoir de l’époque, comme dans l’opposition. Le choix de Shadari contre Matata Ponyo était porteur des déceptions pour certains parmi les partisans de Joseph Kabila qui voyait en Matata le candidat providentiel. Il n’est pas sûr comment les événements actuels influenceront la carrière politique de Matata Ponyo dans un avenir proche. Et si son jeune parti politique LGD pourrait continuer à exister. Mais pour l’heure le peuple ne voit plus l’homme de la même façon. L’Oiseau perché