Avec RSF
Dans un mini-documentaire produit par Reporters sans Frontières (RSF), des journalistes couvrant l’aggression rwandaise sur le sol congolais dénoncé des pressions exercées par les miliciens rwandais du M23 contre eux.
Perchée en haut de la colline surplombant Bunagana, il ne reste de La Voix de Mikeno que sa façade en bois et l’antenne protégée de la Voice of America (VOA). Depuis quelques jours, la radio communautaire diffusait uniquement les journaux d’information de la radio internationale américaine, rares programmes encore disponibles depuis l’intensification des combats dans la province du Nord-Kivu, à l’est de la RDC.
Le 13 juin, quelques heures seulement après leur offensive sur Bunagana, des membres du M23, un groupe rebelle à dominante tutsi que le Rwanda est régulièrement accusé de soutenir, ont saccagé les locaux de la radio. Chaises, émetteurs, micros, tables de mixage ont été détruits. Aucune victime n’est à déplorer. Mais craignant de nouvelles attaques, le personnel de la radio a dû trouver refuge dans une localité voisine et en Ouganda. Bunagana est devenue une ville fantôme. La Voix de Mikeno s’est tue.
“Les journalistes et médias congolais sont en train de devenir des cibles et des victimes collatérales des affrontements qui ont lieu dans l’est de la RDC, s’inquiète le responsable du desk Afrique de RSF, Arnaud Froger. Le niveau de menace est tel qu’on peut craindre le pire si rien n’est fait pour empêcher les attaques et menaces de mort qui se multiplient. Nous demandons au gouvernement congolais de tout mettre en œuvre pour assurer la sécurité des journalistes et de poursuivre systématiquement ceux qui s’en prennent à eux, quel que soit leur camp.”
Dans le Nord-Kivu, les combats se sont intensifiés depuis que le M23 a repris les armes fin 2021, au motif que les autorités congolaises n’auraient pas respecté un accord sur la démobilisation et la réinsertion de ses combattants. De leur côté, les autorités congolaises accusent le Rwanda de vouloir occuper la région et d’appuyer le M23. Les journalistes présents sur le terrain sont de plus en plus régulièrement pris à partie par les deux camps. Tamtam News