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Si Tshisekedi pouvait s’acheter le temps: le deuxième mandat un rendez-vous avec l’histoire ou un mythe

par L'Oiseau perché
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L’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi en 2019 avait ravivé la flamme nationalist, après 18 ans de règle du régime issu de l’AFDL longtemps perçu dans l’opinion publique congolaise comme un régime d’usurpation de pouvoir suivant le coup d’Etat ayant renversé le Maréchal Mobutu. Et le régime Kabila ne fera pas assez pour transformer cette perception populaire. 

Le long règne de Joseph Kabila a été  caractérisé par des rapports rendus avec le peuple congolais qui a souvent remis en cause la légitimité de son pouvoir et son appartenance à la République démocratique du Congo.

Les méthodes dures du régime Kabila caractérisées par des arrestations des voix dissidentes et la répression parfois sanglante des revendications des populations civiles  auront servi à renforcer cette perception de la masse d’être en face d’un régime d’usurpation.

A partir de l’année 2016 le peuple est resté debout comme un seul homme. Déterminé à tourner la page au règne de Joseph Kabila. Le code dans l’élection présidentielle de 2018 était claire: tout le monde sauf un candidat soutenu par le régime Joseph Kabila. L’échec de son dauphin était consommé d’avance.

L’arrivée au pouvoir de Felix Tshisekedi en 2019, après une lutte féroce qui aura durée 18 ans pour se débarrasser de Kabila va raviver la flamme du nationalisme. La présidence de la RDC venait de renouer le cordon avec le peuple. Nombreux sont ceux qui avaient témoigné leur satisfaction de voir ce qu’ils qualifient affectueusement l’enfant du pays prendre les commandes de la nation. Le règne de Tshisekedi fera ressortir une communion particulière entre le peuple et son dirigeant qui a existé à l’époque de Mobutu. Un congolais parmi les congolais ordinaires venait de prendre le pouvoir.

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Mais la prise de pouvoir par Tshisekedi ne suffisait pas à elle seule pour retourner en cinq ans les choses à la normale. La destruction du pays a été si profonde que Tshisekedi entant que dirigeant se trouvera dans l’obligation de donner la main un peu partout. Le Congo en 2019 est comparable à une plantation où il faille tout labourer et tout faire croître en même temps. Difficile de tout refaire en 5 ans.

L’économie qui a fait la gloire de l’ex-Zaïre n’était plus que l’ombre d’elle-même. Elle est restée quasi inexistante avec quelques capitaux détenus des mains de fer par des étrangers et une partie entre les mains des hommes forts du règne de Kabila. On assiste alors à des politiciens qui cumulent en même temps le rôle de businessmen. Quelques entreprises publiques autrefois piliers de l’économie congolaise ont été sacrifiées au profit des entreprises créés avec les objectifs similaires propriétés des hommes forts du régime. Au-delà de l’économie. L’armée en 2019 est une case vide infestée des étrangers. Il n’est point de surprise que l’armée congolaise ne gagne pas de batailles lorsque dans ses commandes se trouvent à l’époque des sympathisants des pays agresseurs. Des 18 années passées aux commandes du pays l’armée s’en sortis appauvrie en hommes et en matériels. Le constat était le même dans le restant des secteurs. L’éducation congolaise autrefois prisée en Afrique a perdu sa substance. Les services de santé quasi inexistants ainsi que les services sociaux. Des 18 ans de règne de Joseph Kabila les mines congolaises ont fait la part belle des étrangers. Le pays aura perdu le contrôle de la plus part de ses mines stratégiques. Les mines du Congo comme le révélera un documentaire de Alain Foka ont été vendu à vil prix pour plusieurs années. Le code minier révisé introduit en 2017 par le régime de Joseph Kabila pour corriger cette injustice n’aura pas servi grand chose. Le Congo en somme est à refaire. Jusqu’en 2019 on assiste à un dérèglement societal qui s’aggrave au fil de temps.

Les cinq années de Tshisekedi à la tête du pays sont dominées par des réformes économiques, sociales et sécuritaires dans tous les secteurs pour essayer de ramener le pays sur les rails. Le problème du Congo s’aggrave dans la croisée des objectifs des siècles précédents tels que l’accès à l’eau ou à l’éducation qui n’ont pas encore été réalisés pour couvrir tout le besoin et les objectifs du siècle présent tels que l’accès à internet. Les réformes économiques et sécuritaires amorcées par Tshisekedi étaient saluées par le peuple. Mais jusqu’à ce que Tshisekedi et son clan contractent la même maladie qui a paralysé tous les régimes congolais les cinquante dernières années lorsque pas bien soigné: la corruption. La corruption n’a pas permis au régime des donnes intentions d’aller plus loin.

Les détournements de fonds publics censés financer le développement par des membres du régime ou encore une accumulation des défauts de stratégie sur le plan militaire ont détruites les lettres de noblesse à partir desquelles étaient écrites le règne de Tshisekedi.

Le processus électoral en cours s’apparente de plus en plus à un affrontement entre les congolais et les influences extérieurs occultes qui essaient de reprendre le contrôle sur le pays par tous les moyens. Si Tshisekedi pouvait s’acheter le temps pour cinq ans encore à la tête du pays et qu’il prenait la résolution de se repentir des vilains péchés de son régime: la corruption et la priorisation du Kasai dans la distribution des opportunités disponibles, Tshisekedi pourrait faire carrière et entrer dans l’histoire du Congo tel un grand dirigeant qui aura rendu à son peuple la propriété de sa patrie. L’Oiseau perché

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