Le gouvernement congolais a pris une mesure inédite en annonçant la cessation immédiate des opérations du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), qui a été établi par l’ancien président Joseph Kabila, le samedi 19 avril.
Cette mesure, qui s’applique partout dans le pays, est prise dans un climat de tensions grandissantes dues à la menace constante de l’insécurité dans la région Est.
Selon un communiqué officiel rédigé par le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Nico-Premion, les autorités reprochent au PPRD d’adopter un « silence complice » face à ce qu’elles appellent une « agression rwandaise ». Elles font allusion à l’occupation de certaines régions par les rebelles du M23/AFC, qui selon Kinshasa sont soutenus par Kigali.
Le ministère critique particulièrement Joseph Kabila, sénateur à vie et figure emblématique du parti, pour ne pas avoir dénoncé publiquement les atrocités perpétrées dans les zones contrôlées par les rebelles. Cette position, qualifiée d’« ambiguë » par le gouvernement, a été particulièrement mal reçue lors de sa dernière visite à Goma, une ville stratégique actuellement sous le contrôle du M23.
Selon la loi n°04/002 du 15 mars 2004 régissant les partis politiques, le ministère considère que le comportement du PPRD représente une « transgression sévère des devoirs légaux » concernant la protection de la souveraineté et de l’intégrité du pays. Il a déclaré avoir informé le procureur près la Cour constitutionnelle afin d’évaluer les actions judiciaires à entreprendre concernant cette affaire.
Le communiqué conclut : « Les partis politiques sont tenus de participer à la consolidation de l’unité nationale, à la sauvegarde de la souveraineté du Congo et à l’intégrité de son territoire ».
Cette suspension représente un tournant significatif dans le conflit politique opposant l’administration actuelle aux sympathisants de l’ex-président, dans un contexte national déjà sérieusement perturbé par les agressions armées à l’Est et les défis électoraux imminents.
Voici le document :