En RDC, l’actuel ministre de l’économie Vital Kamerhe a toujours joué un rôle de catalyseur dans le règlement des différents politiques dans le pays. Ce rôle lui a valu le surnom de pacificateur.
Dans l’accord politique conclu en Afrique du Sud avec Tshisekedi en 2018, il était prévu que Kamerhe succèdera à Tshisekedi en 2023 à la tête du pays. Le rêve de devenir président un jour s’est vu cracher par la condamnation de Kamerhe pour détournement de fonds publics à 10 ans de prison sous le règne de Tshisekedi son principal allié. Mais le procès est en partie vu par l’opinion comme un montage grossier. D’une machinations pour écarter d’office sa candidature prévue en 2023 à la présidence du pays.
Pendant la période d’emprisonnement de Kamerhe le président congolais révélera que des pourparlers existaient bien avant son emprisonnement pour que Tshisekedi se représente pour un nouveau mandat à la tête du pays by-passant l’accord de 2018. Une affirmation mise en doute par des proches de Kamerhe qu’un parleront d’une trahison par Tshisekedi des engagements pris vis-à-vis de Kamerhe.
Depuis sa sortie de prison Kamerhe a préféré garder silence refusant de commenter la question de son désistement en faveur de Tshisekedi. Mais dans l’opinion Kamerhe passe comme victime d’un fait accompli. Il est perçu comme esclave d’un traquenard monté par Tshisekedi. Kamerhe a choisi peut-être de se faire que s’attirer d’autres soucis face à la toute puissance de son ancien colistiers ?
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Malgré sa sortie de prison en appel contre sa condamnation dans son parti politique l’UNC le questionnement se poursuit. La sincérité du Président Tshisekedi est constamment remis en question par les caciques de ce Parti. Certains disent réfléchir au prix que risque de payer Kamerhe en facilitant un second mandat de Tshisekedi. Pour l’UNC du procès 100 jours à la condamnation de Kamerhe le tout aura été une humiliation et un coup apporté à l’image de marque que Kamerhe a construit depuis des années. Car en dépit de sa libération de prison Kamerhe continu à essuyer des invectives d’une partie du public qui le qualifie de voleur au cours de ses sorties et qui lance contre Kamerhe des demandes de retourner dans la caisse de l’Etat l’argent qu’il a détourné. L’effacement de cette image prendra longtemps. Certains cadres pensent qu’il faut prendre un raccourci en rompant les liens avec Tshisekedi pour s’aligner avec l’opposition. Ils pensent que cela offrira à Kamerhe une tribune pour se racheter une notoriété.
En 2023, la campagne électorale bat son plein et les adversaires à Tshisekedi tentent de revenir sur l’affaire pour distancer les deux alliés Tshisekedi et Kamerhe. Pour la réélection de Tshisekedi le Grand Kivu jouera gros et les adversaires choisissent ce coin pour remettre en question la sincérité de l’alliance avec Tshisekedi.
En campagne dans le Sud-Kivu, Moïse Katumbi le challenger principal de Tshisekedi à cette élection a tendue la main à Kamerhe invitant le leader naturel du Kivu à rejoindre sa dynamique pour changer le pays. Dans son allocution Katumbi a jugé l’emprisonnement de Kamerhe de humiliation et de trahison de la part de Tshisekedi.
Dans le parti UNC de Kamerhe des pressions sont intenses pour l’amener à se retirer de Tshisekedi. Certains candidats de l’UNC aux élections législatives refusent ouvertement de battre campagne pour Tshisekedi dans les Kivu et ils choisissent de placer Katumbi ou soit Mukwege dans leurs effigies pour maximiser leurs chances. Les pressions actuelles au sein du parti UNC bien qu’une expression démocratique traduisent en quelque sorte un désaveu de Tshisekedi. Dans des messages circulants dans les réseaux sociaux quelques sympathisants du Parti appellent à voter pour Katumbi. D’autres par contre multiplient des ultimatum exigeant à Kamerhe de rompre avec Tshisekedi.
Kamerhe continu de s’afficher aux côtés de Tshisekedi dans cette campagne. Mais les analystes se demandent combien de temps cette alliance prendra. L’Oiseau perché