Le zoo de Kinshasa laisse à désirer. Des visiteurs qui s’y rendent en ressortent bouleversés. Le décor n’est pas plaisant de voir des animaux visiblement malades et affamés.
L’équipe de Tamtam News s’est déplacée au zoo de Kinshasa pour se rendre compte de l’état de cette bâtisse qui date de l’époque coloniale.
Des singes affamés qui sont obligés de mendier dans cet environnement pour survivre
Devant une grille des chimpanzés offerts au zoo de Kinshasa par un bienfaiteur des petits garçons s’amusent. Ils exigent à l’un des singes de faire des chutes pour le récompenser avec une banane. Le singe, qui a sa main tendue tout le temps, sort son grand jeu et il s’exécute avec brio. Il se voit alors payer d’une banane. Cette récompense amène ses voisins, avec lesquels il partage une même cellule, à se porter eux aussi candidats pour faire la même chose. Ils tentent d’attirer l’attention des petits garçons mais en vain. Difficile de survivre dans un tel environnement.
Un peu plus loin on aperçoit des reptiles affamés et visiblement malades, comme des oiseaux qui n’en peuvent plus. Ils ont tous l’air maigrichon et cela vous trouble.
Encore plus loin, se trouve un varans qui refuse notre regard. Il s’est enfoncé dans un trou de sable sec. Notre guide nous présente le varans. Un reptile qui vit dans l’eau, dit-il. Mais, nous ne voyons pas l’eau nulle part !, s’est étonné un membre de l’équipe de Tamtam News. Le guide explique que pendant la saison sèche la fourniture en eau n’est pas régulière dans le zoo de Kinshasa.
Notre équipe poursuit sa tournée dans ce vestige du passé.
Le guide nous présente une paire des petits du crocodile qui peinent à survivre. L’histoire qui s’en suit est surprenante. La maman crocodile avait éclaté 40 œufs et 38 petits crocodiles se sont échappés dans la nature. Mais, comment ça !, demande-t-on. Notre guide s’explique: “avec la saison de pluie occasionnant une inondation dans la cage qui abritait les petits crocodiles, 38 avaient été emportés par les eaux”. Savez-vous où ils sont passés les 38 ? demande un membre de Tamtam News. “Non, je n’en ai aucune idée” répond notre guide, avant de poursuivre: Ils ont fini certainement dans des caniveaux de Kinshasa qui les mèneraient jusqu’au fleuve Congo.
A l’horizon se pointe un troupeau d’ânes qui nous accueille avec un silence. Il y en a au total 6: cinq femelles et un mâle. Le mâle portant une blessure dans l’une de ses jambes sur laquelle des mouches lorgnent en masse. L’une des femelles nous fait un regard menaçant. Elle envoie ses deux oreilles en avant pour les balancer ensuite en arrière. Dans le jargon de l’âne, ce geste traduit la colère. Nos hôtes ne sont pas visiblement à l’aise de nous voir.
Notre équipe est scandalisée par ce que nous voyons. Nous posons alors la question à notre guide de savoir comment font-ils pour nourrir ces espèces. “Grâce à nos moyens de bord”, répond-t-il. Les moyens de bord, ce sont les droits d’entrées fixés à 3.500 franc congolais, un peu moins de 2 dollars américains et les visiteurs se font rares.
L’équipe du zoo est visiblement embarrassée par notre insistence de pouvoir voir les animaux être servi de quoi manger. Alors pendant que notre équipe s’apprête à boucler sa visite, un employé du zoo s’amène alors avec un sac en plastique contenant des bottes de choux qu’il distribue aux singes dans leurs cages. Chaque individu se retire alors dans son coin pour manger sous une air de tristesse envahissante.
Durant notre tour dans ce parc animalier qui autrefois a fait la gloire du pays, notre guide regrette l’abandon par l’Etat de cette gloire du passé. “Nous ne recevons aucune subvention de l’Etat”, s’est-il plaint.
Sur une population de 128 espèces animales il en reste plus que 38 espèces “après le passage du Covid-19”.
La situation des employés du zoo est tout aussi similaire et ils sont à l’abandon. Un personnel de 72 agents est au service du zoo avec des salaires mesquins et rares. Dans l’entre temps, l’enclos tout entier du zoo de Kinshasa attend toujours sa rénovation promis par le gouvernement après des décennies. Un adage local en lingala dit “zela zela mokomboso azanga mokila” : à force de croire aux promesses, le singe a fini sans queue. Tamtam News.