Par Chien de chasse
Le commerce au nom du père, du fils et du Saint-Esprit. La vie en République Démocratique du Congo est mêlée des contrastes et des contradictions.
Dans les rues du pays la vie ne sourit pas à tout le monde. Des visages frustrés et des sourires qui ont déserté les visages. Les congolais ont double poids de financer leurs vies au quotidien au taux du jour mais ils ont aussi le devoir de faire tourner leurs églises. Les églises ont trouvé leur place dans ce pays où la foi rachète la conscience.
A Kinshasa, Jean-Paul Mugeni ironise: “ au Congo, s’il y a un investissement qui marche bien ce sont les églises. Cela amène beaucoup d’investisseurs et des entrepreneurs ambitieux”.
Dans la pauvreté accrue des ménages congolais les églises se taillent des millions et parfois avec agressivité. La bible est manipulée dans tous les sens pour amener les fidèles à donner toujours un peu plus jusqu’au dernier centime. Mais comment sortir dans ce traquenard pour un peuple qui est constamment à la recherche de l’espérance et des paroles capables de garder son espérance rallumée. La plupart des églises n’investissent pas les millions qu’ils perçoivent dans l’essor de leurs fidèles. Il n’existe pas des programmes sociaux dans des églises pour subvenir aux besoins des plus démunis. Certains critiques parlent de l’usage à sens unique de la Bible pour servir les intérêts des pasteurs.Des fidèles toujours un peu plus pauvre contemplent sous silence la vie de luxe que mènent des pasteurs et de leurs familles. Mais une vie au prix de leurs propres sueurs.
En RDC, questionner les millions des églises restent un sujet tabou que même le gouvernement n’ose pas aborder. Et de ces millions des dollars l’État ne perçoit pas des impôts. Il existe en plus aucune politique gouvernementale pour encadrer les donations des fidèles.
Dans la banlieue de Kinshasa, nous faisons la rencontre d’un pasteur qui prospère dans l’immobilier. Il reverse tous les offrandes et les donations de ses fidèles dans l’acquisition des terrains bon marché qu’il revend un peu plus cher. Nous l’appellerons Martin. Nous avons rendez-vous avec le pasteur Martin pour négocier un terrain. Après une discussion intense sur le prix du terrain nous sommes estomaqué par les talents de négociateur féroce du pasteur. Nous essayons alors de lui demander ce que deviens les revenues des ventes et à savoir si cela est reversée aux orphelins et aux pauvres. “La dîme c’est le salaire du pasteur, lance-t-il. Je reverse les miennes l’achat des terrains bon marché. Même Dieu sait que c’est mon compte privé.”, dit Martin sous notre regard un peu étonné.
Les églises catholiques et les églises protestantes, offrant une meilleure alternative dans le développement holistique des fidèles, avec des programmes phares de relèvement social et communautaire, ces deux églises se retrouvent confrontées à la pression montante des églises dites charismatiques qui les accusent d’être des théologies déviantes.