La salle XX (20) du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies en Suisse a été le témoin mardi 05 Novembre 2024 d’un affrontement verbal sans précédent entre une délégation du Gouvernement congolais et la délégation du Rwanda accréditée auprès de l’Office des Nations Unies à Geneve.
Le dialogue interactif sur la situation des droits de l’homme en République du Congo, dans le cadre de l’examen périodique universel sur la RDC, a viré en une confrontation bilatérale entre les deux pays en conflit, la RDC et le Rwanda.
Mécontente de l’indexation par la RDC de son pays dans la guerre qui sévit la partie Est de la RDC qui a été présentée comme étant la principale cause des violations des droits de l’homme dans le pays, et sur lequel sont revenus un certain nombre de pays au moment de leurs prises de parole, le Rwanda qui a demandé la parole par motion d’ordre a affiché sa désapprobation à ce que la RDC ait fait allusion au Rwanda en évoquant l’état des lieux des droits de l’homme dans le pays. Pour le Rwanda, la posture de la RDC vise à masquer des violations graves des droits de l’homme commises par le regime Tshisekedi parmi lesquelles les arrestations des journalistes et des opposants. Pour le Rwanda, la RDC ne respecte pas les droits de l’homme et qu’elle n’avait n’avait pas de leçon à recevoir de la part de ce pays en cette matière.
Dans sa réplique, la délégation congolaise s’est pliée sur le fait qu’il est impossible de parler des problèmes des violations des droits de l’homme dans l’Est de la RDC sans en épingler les causes, entre autres l’aggression rwandaise dans la partie Est de la RDC. La RDC pense que la situation des droits de l’homme dans cette partie pourra s’améliorer si le Rwanda mettait fin à son aggression en organisant et soutenant sur le plan logistique des groupes armés pour servir ses intérêts, en l’occurence le M23.
Devant ce tiraillement des pays, le Président de la Session a tenté un recadrage des deux parties en faisant savoir qu’un débat multilateral ne devrait pas être changé en une confrontation bilatérale entre le Rwanda et la RDC. Il a remis en question également la prise de parole de l’Ambassadeur Rwandais lequel en évoquant une motion d’ordre s’est mis à aborder le fond de la question au moment où une motion d’ordre est censée être procédurale, que les pays doivent donner leurs positions officielles dans le cadre des prises de parole d’une minute-vingt leur accorder et ce qu’avait deja eu à faire le Rwanda.
Aux yeux des experts, ces intrusions du Rwanda dans le débat lors de l’examen périodique sur la RDC rentre dans le cadre des efforts de Kigali de fragiliser la posture congolaise à travers le monde dans une salle où les différents Etats avaient plutôt affiché leurs satisfactions face à l’evolution de la mise en oeuvre des droits de l’homme en RDC. Tamtam News