Par L’Oiseau perché
En République Démocratique du Congo, des troupes étrangères ont commencé à se déployer pour y combattre des rebelles, dans le cadre d’une force régionale de la communauté Est-africaine (EAC). Le Burundi est le premier pays à y envoyer son contingent qui a fait son entrée à partir du Sud-Kivu alors que l’Ouganda, qui se trouve déjà présent sur le territoire congolais dans une autre opération dénommée shujaa, a gonflé le nombre de ses troupes et a envoyé un renforcement en équipements militaires.
L’annonce d’un déploiement future de cette Force régionale décidée à Nairobi lors du dernier sommet des chefs d’État sur la situation en RDC, a connu beaucoup d’avis négatifs dans le pays et n’a pas été accueilli favorablement dans l’opinion au regard du passé tumultueux de la RDC avec ses voisins.
A l’annonce de ce déploiement, défendu à tue-tête par le pouvoir Tshisekedi, une partie de l’opinion congolaise estimait que cette Force se transformerait en une force d’occupation et son retrait du pays sera problématique. Cette opinion s’est basée sur le scénario de 1998 avec les troupes rwandaises et ougandaises. Les tenants de cette thèse avancent les risques d’une balkanisation du pays avec des zones importantes contrôlées militairement par des Etats voisins.
Dans le pays, une second opinion craint le pire. Les tenants de cette opinion craignent qu’une seconde guerre mondiale africaine se tiennent en RDC, après les affrontements meurtriers de 2003 où plusieurs armées voisines se sont affrontées les unes les autres sur le sol congolais causant un bilan humain sans précédent. Les armées impliquées dans cette Force entretiennent des rapports conflictogène et la coordination des opérations pourrait s’avérer difficile.
Une troisième opinion opposée à l’entrée de la Force régionale pensent que les Etats membres de l’EAC font partie du problème dans la partie Est République Démocratique du Congo. Les tenants de cette hypothèse pensent que le pouvoir congolais a succombé à un piège tendu par les Etats de l’EAC qui viserait le contrôle des zones entières pour exploiter des ressources naturelles.
Une quatrième opinion, et la dernière, voit dans ce déploiement de la Force régionale une humiliation pour le géant Congo incapable de se prendre en charge. Cette opinion blâme l’échec du régime Tshisekedi de doter le pays d’une armée digne de ce nom après quatre années à la tête du pays.
Le Prix Nobel de la paix Denis Mukwege, est consterné par le déploiement de la Force régionale. Lui, comme le député Kasekwa, appelle l’Etat congolais à arrêter de sous-traiter la sécurité du pays. Le déploiement du contingent burundais de l’EAC démontre l’échec de la diplomatie congolaise, a déclaré Denis Mukwege. Une humiliation de plus pour notre Nation. Mettons fin à la l’externalisation de la sécurité par des Etats déstabilisateurs et oeuvrons à la réforme de notre armée pour la rendre professionnelle et opérationnelle., a-t-il conclu. Tamtam News