Par L’Oiseau perché
Le 10 janvier 2019 la République Démocratique du Congo a basculé dans une nouvelle ère politique. L’alternance politique au sommet de l’Etat n’a pas été au rendez-vous 59 ans après l’indépendance. En ce jour, le compte est bon. Les congolais peuvent ainsi souffler. Joseph Kabila cédera le pouvoir à l’Opposant Félix Tshisekedi qui vient d’être proclamé Président-élu dans une élection que des sources accusent d’être fait à la main. Le désormais Président Félix Tshisekedi s’est que l’enjeu est de taille et qu’il faut rassembler au plus vite. Il donne le ton dans son premier discours historique que nous allons décortiquer au fil de cette analyse.
Nous allons essayer de voir si Félix Tshisekedi a vécu suivant les attentes du peuple et des objectifs qu’il s’était assigné.
Dans cette foule énergétique qui attendait depuis toute la journée la proclamation des résultats depuis le siège de l’UDPS, Félix Tshisekedi déclaré:
“Je sais que pour beaucoup d’entre nous c’est difficile à accepter mais je rend hommage au président Joseph Kabila, président de la République. Aujourd’hui, nous ne devons plus le consider comme un adversaire mais plutôt comme un partenaire de l’alternance démocratique dans notre pays.”
Dépourvu de majorité parlementaire à tous les niveaux, Tshisekedi annonce dès sa prise de fonction la naissance d’une coalition politique avec l’ancien Président Kabila pour le bien du pays, dira-t-il. Moins de deux ans seulement après sa mise en place la coalition se désagrège. Félix Tshisekedi ne perçoit plus Kabila comme avant. Il le taxe avec ses fidèles politiques d’ennemis du pays. Il procède ensuite par la désagrégation forcée de la majorité détenue par Kabila en recourant à une interprétation des lois régissant les députés qui permet à ces derniers de quitter l’ancien président pour le rejoindre. Il y a moins d’un mois que des partisans de Joseph Kabila se sont plaints que son salaire d’ancien président reste bloquer par le régime. Tous les fidèles de Kabila qui occupait des postes stratégiques sont demis au profit de ceux coopératifs et qu profit des nouvel hommes forts du régime. Depuis, les deux hommes Tshisekedi et Kabila ne se sont plus adressés la parole directement.
Félix Tshisekedi créé la surprise dans son discours en tendant la main à ses deux concurrents directs. Cela donne l’air d’ouvrir un chapitre d’une politique congolaise harmonieuse empreintes des bonnes intentions et de concorde.
“Je sais qu’en ce moment, que ce soit eux (Shadari et Fayulu) ou leurs partisans ils sont traversés par la déception, par l’amertume, mais je tiens à leur rassurer que cette victoire est aussi la leur. Parce que je tiens à préciser que je serai le Président de tous les congolais.”
Trois ans après son arrivé au pouvoir, Tshisekedi a mis de côté son projet de convoquer une conférence pour la réconciliation nationale. Il n’est plus revenu dessus. Mais peut être parce qu’il pense qu’en convoquant ces assises il va remettre en cause son pouvoir et ramener la question fatidique qui veut qu’il s’explique comment a-t-il fait pour accéder au pouvoir. A ce niveau, on note que le Président n’associera pas l’opposition pendant son mandat. Il est loin de poursuivre la logique ghanéenne du winner takes all. Du gagnant qui rassemble dans tous les camps.
Dans son discours, Félix Tshisekedi veut mette fin au tribalisme. Il veut instaurer un pays pour tous où tous les congolais jouissent d’un accès équitable aux opportunités disponibles.
“Je ne serai pas le Président d’une tribu, la tribu luba. Je serai le Président des congolais et congolaises.”Cette promesse du nouveau Président a montré ses limites dès son entrée en fonction. Les premiers nominations à des postes de responsabilité qui se sont succédé ont généré un dégoût dans l’opinion. Dans le pays le Président est boudé pour ses choix à connotation kasaienne (son ethnie pour des postes stratégiques). Au cours de sa visite dans le Kasaï, le Président déclara devant une foule en liesse que ces derniers étaient son sang et qu’ils ne les trahira jamais. La banque centrale, le ministère de la justice, la cour constitutionnelle, la commission électorale, la garde républicaine, toutes les institutions clé du pays sont contrôlées par la seule tribu luba qui s’est taillée tous les postes stratégiques. Il y a quelque mois que le président lançait un appel en plein conseil de ministres à combattre le tribalisme dans le pays. Aux yeux des congolais ce commentaire du Président passe comme une moquerie. Les choix du Président à connotation kasaienne continuent de mettre les ressortissants luba en difficulté dans l’opinion et ils ont tendance à retourner les autres communautés contre celle-ci partout dans le pays, le cas du conflit Katangais-Kasaïen qui vient de renaître de ses cendres dans l’espace Katanga.
Au cours d’un entretien avec la radio Top Congo, le président en devenir déclara qu’une fois au pouvoir il rendra public le montant du salaire d’un Président en fonction.
C’est une autre épée dans l’eau. Trois ans après sa prise de pouvoir le Président peine à assumer publiquement son salaire. Lors d’un entretien depuis goma avec la télévision nationale il lui avait été demandé de dire le montant de son salaire. Avec un sourire timide à peine décrivant son malaise le Président dira qu’il ne connait pas le montant de son salaire. L’opinion dans ce grand pays d’Afrique où le peuple peine à mobiliser 2$ au quotidien pour subvenir à ses besoins est parfois surpris de voir son Président faire des cadeaux équivalent à des millions des dollars à des particuliers. Encore jusqu’à très récemment ce dernier a fait un don personnel de 750 jeeps aux députés et sénateurs d’une valeur unitaire de plus de 45000$.
Président Tshisekedi est élu sous le slogan le Peuple d’abord.
Trois ans après sa prise de fonction le social du peuple ne s’est pas amélioré. Le président n’a pas été en mesure d’avancer aucun plan concret pour renforcer le pouvoir d’achat de la population. Son règne reste marquer par des scandales financiers à répétition. Le Président Tshisekedi, en conclusion, n’a pas vécu selon ses ambitions de départ. Il s’est métamorphosé depuis sa prise de fonction pour devenir un personnage clivant et controversé qui divise dans l’opinion plus qu’il ne rassemble.

Un commentaire
le president ndayishimiye doit sauvé la rdc parceque il est mu hutu pas mu tutsi