13 novembre 2021, Par L’Oiseau perché
La République Démocratique du Congo » RDC » s’est réveillée le mardi…sous les nouvelles alarmantes de la prise des villages de Tshanzu et Runyoni par des ex-rebelles M23. Cette attaque soudaine et inquiétante des rebelles a occasionné des mouvements massifs des populations vers l’Ouganda voisin. Le HCR estime à un peu plus de 11,000 personnes.
Aussitôt informé de la situation, le Chef de l’État congolais a saisi le chef d’Etat major mbala Musense avec une instruction ferme de ramener la situation sous contrôle. Le Président a affirmé qu’il ne veut pas que la situation se répète comme en 2013 avec la prise de Goma par le M23. Pour le Président Tshisekedi, la victoire des forces armées congolaises obtenues, avec sueur, contre les M23 dans tshanzu en 2013 doit être préservée. Suite à cette instruction du Chef de l’État, le Commandant des opérations sokola 2 et ses hommes ont promis de mettre fin à cette situation. Après quelques heures d’échanges d’artilleries solides, les rebelles ont été défaits et ont pris la fuite vers l’Ouganda voisin.
L’heure des responsabilités
La situation de tshanzu a suscité un mouvement d’éveil dans tout le pays, avec des leaders d’opinion qui ont appelé les populations à être prêtes à se rendre à tshanzu en renfort à l’armée pour défaire les rebelles. L’attaque a été menée par des ex-M23 positionnés dans tshanzu et ceux-ci seraient venus d’abord du Rwanda et on dira ensuite de l’Ouganda.
Dans un communiqué, le M23 se dédouane de toute responsabilité et dément s’être impliqué dans l’attaque de Tshanzu. Pour le M23, ses relations avec le gouvernement tshisekedi sont au beau fixe et qu’il attend son intégration dans l’armée congolaise. À cet effet, le M23 ne peut entreprendre aucune activité contre l’État congolais,
un communiqué d’abord civil et suivi d’une mise au point de sa branche armée. Le M23 accuse aussi une probable utilisation abusive de son label par un groupe armé qui n’a rien à voir avec lui.
Le Rwanda aussi nie toute implication dans cette attaque. Dans sa mise au point, le RDF du Rwanda accuse l’Ouganda d’être le réservoir des rebelles M23. Pour lui, l’attaque a été préparée et lancée depuis Kampala. Le Rwanda Défense Force dénonce une campagne pour salir l’image du Rwanda.
L’Ouganda, à son tour, nie toute implication dans l’attaque et renseigne que les assaillants seraient venus du Rwanda. À cet effet, l’Ouganda propose son aide à la RDC pour combattre les ADF au sein du territoire congolais.
S’agit-il d’un échec lourd à porter ?
L’échec de l’attaque de Tshanzu a amené toutes les parties suspectées dans l’affaire à se dédouaner de toute responsabilité. Il s’agit forcément pour chaque partie d’éviter de mettre l’échec de cette attaque sous sa responsabilité pour des raisons évidentes. Un échec qui démontre aussi la montée en puissance des forces armées de la RDC avec l’appui des forces de la Monusco. Peut-être qu’il fallait que l’attaque de tshanzu réussisse et que celui-ci soit passé sous le contrôle consolidé des rebelles pour connaître la vraie nature des auteurs de l’attaque. À ce moment-là, certains pays voisins auraient demandé à l’État congolais de négocier avec ces rebelles et auraient même offert leurs pays comme cadre de négociations. À malin, malin et demi dit-on.